Entre les animés japonais, les séries familiales américaines qui commencent à dater, les bouses françaises les produits infantiles du type "Dora l'exploratrice" se dressent quelques perles d'originalité. Des dessins animés déjantés, cool, complètement barrés qui peuvent autant plaire aux enfants qu'aux plus grands. Sortent alors quasi-simultanément deux séries animées sorties tout droit de cerveaux sous acides : "Adventure Time" et "Le Monde incroyable de Gumball". Créé par le Français Ben Bocquelet (ancien dirigeant de Cartoon Network Europe), le dessin animé est d'une originalité sans faille rafraichissante qui va en étonner plus d'un... En soi, le concept est simple : nous suivons les aventures de Gumball, un petit chat bleu, de son meilleur ami Darwin, un poisson rouge, de sa famille et de ses amis. Problèmes à l'école, péripéties familiales, altercations avec les camarades de jeu, etc etc. Du classique. Sauf que l'univers présenté est un mélange d'animation 2D, de personnages 3D, de décors en prises de vue réelles et d'autres trouvailles visuelles inédites. De plus, l'humour est franchement désopilant, Bocquelet mixant avec brio gags enfantins, gros what the fuck sortis de nulle part et délires plus adultes pour un cocktail explosif. Autre point fort de la série, chaque épisode ne dure que dix petites minutes, idéal pour vivre à chaque fois une aventure sans temps et riche en n'importe quoi. Hormis deux/trois épisodes honnêtement moins réussis, l'intégralité des épisodes reste culte et peuplé de séquences inoubliables telles que l'imitation de dauphin qui fait des claquettes par Darwin ou encore la chanson de défense pour les acheteurs de jeux vidéos déçus (un classique). Quant aux personnages, ils sont certes très nombreux mais on arrive peu à peu à les découvrir dans leur plénitude à l'instar de Tina le t-rex qui martyrise tout le monde, Bobert le robot qui analyse à chaque fois les sentiments des autres, Hector le géant couconné par sa sorcière de mère, Penny la cacahuète caribou (élue du cœur de Gumball), Mademoiselle Simian la prof tyrannique de l'école ou encore tout simplement Richard et Nicole les parents de Gumball, l'un étant un lapin rose débile et l'autre une chatte bleue intransigeante. Encore un point positif : de nombreux scénarios reflètent intelligemment notre société actuelle comme l'épisode "L'Internet" (tout est dans le titre, sûrement l'épisode le plus corrosif), celui où Gumball est persécuté par Tina ou les classiques prises de responsabilité diverses et variées. On en est déjà à deux saisons et on reste accroc à cet univers coloré tout simplement hilarant qui nous change des habituelles niaiseries visuellement simplistes proposées depuis quinze ans.