Les présentations m'avaient terriblement séduit : l'atmosphère globale, le charisme de Jean-Hugues Anglade, la beauté stupéfiante de Raphaëlle Agogué et d'autres petites choses ténues qui font que ...
Bref, c'est la cervelle et l'oeil gourmands que j'attendais "Le passager".
C'est donc un peu estomaqué que j'assistais, dès le début, coup sur coup à ces différentes scènes :
1- Une jeune capitaine débarque sans mandat, sans ordre d'un juge, à l'instinct(?) et de surcroit absolument seule, sans prévenir quiconque dans un squat. Non contente d'y être, elle y abat sans problème un chien et se fait mordre par un autre.
Et là après cette séance d'une stupidité abyssale, que voit-on arriver par la même ouverture sauvage taillée dans le parpaing, tout simplement le psychiatre, le chef de la clinique voisine (excusez du peu) qui, lui aussi, "vient voir" ce qui se passe là, totalement par hasard.
A cet instant je commence à avoir la mâchoire qui pend un peu devant tant d’invraisemblances !
Et ce n'est pas fini !
2- La scène suivante voit notre chef de clinique prendre sur son temps pour aller reconduire à perpette un de ces patients. Hormis le fait qu'il ait autre chose à faire il est impossible qu'il reconduise un patient chez lui (responsabilité, assurance, etc..). D'autant que le gaillard au physique hors normes roule quand même un peu sur la jante.
3- Cela étant fait, la belle capitaine va chez le psy se jette sur lui, le plaque sans ménagement sur un canapé, le menotte et l'embarque ! Le tout seule, sans mandat, sans ordres, au feeling. J'ai bien compris que le scénario la veut un peu barrée (ça serait bien une litote, ça !) mais même un peu barrée, nous nageons dans l'invraisemblance la plus totale. Même le far-west n'a pas connu une telle absence de lois.
C'était trop. D'habitude, pour me forger une première opinion je tiens le coup jusqu'au bout. Mais là, non. Un peu abasourdi (et très déçu) je fermais tout.
Que l'on m'entende bien : je ne souhaite en aucun cas voir un documentaire sur les vies respectives d'une capitaine et d'un chef de clinique. Au contraire, les films trop "documentarisés" m’assomment : il me faut de la fantaisie et des libertés avec la réalité sinon à quoi bon se déplacer voir un film si il suffit d'ouvrir sa fenêtre ?
Mais cette fantaisie et cette liberté, il faut l'amener doucement et "la faire passer" habilement au spectateur pour son plus grand plaisir.