Quand Guillermo del Toro a imaginé et écrit son premier roman "La Lignée" (en collaboration avec Chuck Hogan, auteur du "Prince des Braqueurs"), il savait pertinemment que ce dernier allait faire un carton : une histoire de vampires, c'est toujours vendeur, surtout en cette période. La suite ? Deux autres romans bouclant la trilogie et une série de comics, reprenant fidèlement la trame imaginée. Ne manquait plus qu'une adaptation ciné et c'est naturellement sous forme de série que le roman allait être transposé. Menée par del Toro et Hogan, la série reprend scrupuleusement les lignes de l'œuvre pour nous proposer un sujet classique mais finalement réussi... Produite par la chaîne américaine FX, la série nous emmène à New York, à l'aéroport JFK, où un avion comportant plus de 200 passagers est retrouvé inerte avec tout son équipage apparemment mort. Une équipe de scientifiques va alors découvrir que les passagers ont été tués de manière plutôt étrange par un ver alors inconnu. De plus, une sorte d'immense cercueil est retrouvé dans l'avion. Beaucoup de questions se posent tandis que des hommes de l'homme préparent un plan machiavélique et qu'une créature s'est échappée de l'avion. Le Docteur Ephraim Goodweather et son équipe va commencer à enquêter sur ces phénomènes frôlant le paranormal... Une intrigue classique donc mais qui donne l'eau à la bouche dès le pilote, visuellement riche et efficace. Ambiance sombre voire glauque, personnages intéressants, suspense maîtrisé et casting au top (David 'Rusard' Bradley, Corey Stoll vu dans Non-Stop, l'excellent Jonathan Hyde, le Germanique Richard Sammel bien connu de nos productions hexagonales et même Sean Astin revenu d'entre les morts)... La série commence fort bien. Étalée sur le format TV, l'intrigue prend son temps et s'avère en premier lieu avare en hémoglobine et en action. Il faudra attendre la moitié de cette première saison pour vraiment rentrer dans le vif du sujet avec l'apparition desdits vampires, ce qui amènera des séquences gore assez inattendues, surtout pour le petit écran. Bien entendu, Del Toro recycle bon nombre de clichés et de gimmicks de ses précédents films, le réalisateur mexicain – on le sait – adorant le thème vampirique, lui qui avait tourné son premier film Cronos sur ce même thème. On n'échappera donc pas à des séquences aux airs de déjà-vu telles que l'autopsie (Blade 2), aux vampires et à leurs mandibules orales (Blade 2), à l'éternelle menace nazie (Hellboy) et à même une silhouette semblant s'être échappée de Mimic. Quant au reste, machination, complots, balles en argent et cercueils viendront compléter un certain classicisme nécessaire à toute bonne histoire de vampires. Mais la recette fonctionne et le résultat s'avère réussi, notamment grâce à son casting, ses séquences-choc et sa mise en scène soignée. Bref, on attend de pied ferme la suite !