Cette série est soignée sur plusieurs plans: la photographie fait largement appel aux éclairages "comme dans le temps" ce qui colle bien avec l'époque à laquelle se déroule l'action, les décors, les costumes, tout aussi "chiadés". Pas de caméra sur l'épaule mais de vrais plans de cinéma avec travellings et changements de prises de vue sans balayages intempestifs; donc du confort visuel, pas besoin de prendre une pilule contre le mal de mer. Un réel effort pour camper les personnages, bien interprétés par les acteurs et les actrices, en dépit des difficultés engendrées par les comportements conventionnels stéréotypés du milieu concerné à l'époque concernée, ce qui entraîne parfois une impression d'inconsistance. Impression d'artifice inévitablement renforcée par la post synchronisation qui ne colle pas assez aux personnages en dépit d'une interprétation - derrière micro - de qualité, notamment en ce qui concerne le ton très British. J'ai beaucoup aimé les passages jazzy et j'aurais souhaité que les longueurs, il y en a, se placent plutôt à ces moments-là. Sinon la réalisation manque de nervosité, l'action est lente et l'intrigue lente à arriver, on a l'impression de passer d'une longue introduction à un long épilogue sans avoir atteint la jubilation de l'action. Mais on peut admirer le décor et les costumes en attendant, et la musique, assez présente. Dommage qu'elle ne soit pas toujours jazzy. Donc une série qui ondule, comme un front météo, mollement, en hésitant entre le mélo pas toujours de bonne qualité, le suspense, trop discret, l'émotion qui nous vaut alors un bouger scientifique de caméra et un regard critique sur une époque, une certaine société, le meilleur du gâteau, selon moi. A regarder sans déplaisir et sans bouder son plaisir. Les bals et les douairières sont absolument savoureux.