Je vous le dit tout net : Sleepy Hollow est selon moi une des bonnes surprises de cette rentrée. Fruit de la collaboration entre Roberto Orci (Star Trek Into darkness, Insaisissables), Alex Kurtzman (Star Trek Into darkness, Insaisissables) et Phillip Iscove ; la nouvelle série fantastique/horrifique de la Fox réalisée par Len Wiseman, à qui l’on doit la très inégale tétralogie Underworld, s’attaque à l’adaptation de la célèbre légende noire du cavalier sans tête. Bien évidemment, toute comparaison avec un certain film du même nom d’un réalisateur chevelu et farfelu est inévitable mais ne sera pas traitée dans le présent billet (j’ai vu le film il y a bien trop longtemps pour l’évoquer, désolée).
Une légende "modernisée"
A l’origine, la nouvelle de Washington Irving narre les "aventures" d’un professeur itinérant, Ichabod Crane, lors de son séjour à Sleepy Hollow ("le Val dormant"), où règnent légendes, malédictions et superstitions. Amoureux d’une fille du cru, Katrina Van Tassel, Crane est en concurrence avec un autre prétendant beaucoup moins engageant, "Brom Bones". En parallèle, Crane fait une rencontre des plus effrayantes, en la personne d’un cavalier sans tête, supposément l’apparition fantomatique d’un cavalier hessois tombé lors de la guerre d’Indépendance américaine. Voilà pour ce qui est de la légende. La série quant à elle, tout en s’inspirant du récit originel, parvient à s’en détacher grandement, et d’une certaine manière à l’enrichir. Effectivement, les événements ne se déroulent plus au XVIII, mais bel et bien dans la très contemporaine Sleepy Hollow. Il est toujours question de la quête d’Ichabod Crane et de son combat contre le vil cavalier sans tête, son amour pour la belle Katrina est toujours d’actualité, mais le tout, façon 2.0. Se greffe à la légende, l’histoire de la jeune shérif Abbie Mills qui d’une certaine manière est désormais liée à celle de Crane. Soyons honnête, l’histoire en elle-même peut s’avérer "brouillone", dans un mélange historico-surnaturel qui risque d’en déranger certains. Personnellement, en regardant Sleepy Hollow, je ne m’attends pas à un épisode de L’ombre d’un doute ou de Secrets d’Histoire. Alors, que George Washington soit présenté comme un chasseur de démon, ou quasiment, ne me choque pas du tout. Bien au contraire, cela m’amuse. Et le fait que le récit se déroule à l’époque actuelle permet un certain humour car il est toujours sympathique de voir ce pauvre Crane en proie aux vicissitudes de notre temps par rapport au sien.
Une série d’ambiance
L’ambiance de la série est plaisante. La musique remplit parfaitement sa fonction : habiller le propos et d’une certaine manière, exister par elle-même comme un personnage en arrière-plan. Elle est très expressive mais sans jamais être assourdissante. Point d’ambiance sans une image à la hauteur. Dans Sleepy Hollow, la lumière est au centre de tout plan. Ironique pour une série qui se veut sombre. Enfin, contrairement à ce que l’on aurait pu légitimement craindre, les effets spéciaux sont à la hauteur des ambitions de la série. Point d’effets en carton. De la brume là où il faut, juste ce qu’il faut, un cavalier sans tête « crédible » ; oui, oui, parce que le contraire était quand même plus que probable, et des méchants spectraux convaincants.
Ichabod Crane / Abbie Mills : un duo de charme et de choc
Tom Mison (Ichabod Crane) et Nicole Beharie (Abbie Mills), tous deux inconnus au bataillon me concernant, sont tout simplement excellents dans leur rôle respectif. Le premier, mystérieux Anglais d’une autre époque, à la recherche de la vérité et adversaire des forces du Mal ; est secondé au départ par la tempétueuse Abbie Mills, flic à poigne au passé tourmenté. Entre humour & amitié, ils vont s’épauler l’un l’autre dans leur lutte contre les forces du Mal et leurs sbires. Romance possible entre Crane et Mills ? Possible. Tous deux sont attirants mais attirés ? Pas sûr. Et c’est peut être aussi bien comme cela. Pour une fois que l’on n’essaie pas de nous vendre à coup sûr une idylle entre le héros et l’héroïne. Bon point pour le relatif anticonformisme.
Alors, on regarde ou pas ?
Bien sûr qu’il vous faut regarder Sleepy Hollow ! Dans le cas contraire, vous passeriez à côté d’une série oscillant entre histoire, aventure et surnaturel ; portée par d’excellents acteurs, avec un duo lead attachant, et une réalisation technique juste et de qualité. De mon côté, la série se montre pleine de potentiel, je vais définitivement la suivre, et obligatoirement en parler sur le blog. Cette première saison comportant 13 épisodes, aucun risque de se lasser. Vais-je la commenter à chaque épisode ? Je n’en sais rien pour l’instant, mais c’est clair qu’il y a matière à discussion. L’épilogue de Supernatural approchant, Sleepy Hollow est tout simplement le show à suivre pour tout amateur de récits sombres, surnaturels, apocalyptiques, j’en passe et des meilleurs. Aucun répit avec les forces du Mal c’est bien connu ! Mais qu’est-ce que c’est divertissant !