Vous voulez mon avis ? Je crois que Ronald D. Moore, à part l’exploration de l’espace et la robotique, il n’a pas grand-chose à dire… Et si vous voulez vraiment mon avis jusqu’au bout, je dirais même plus que tout ce que Ronald D. Moore avait d’intéressant à raconter, il l’a déjà raconté dans « Battlestar Galactica ». Bah ouais… C’est triste à dire, mais après avoir vu son pathétique « Helix » et maintenant que j’ai vu cet « Outlander », j’en viens vraiment à me dire que ce mec n’est finalement pas si doué que cela. Parce que oui, « Outlanders » c’est vraiment pas top. Et si la série le doit bien à quelque-chose, c’est bien à son écriture. Parce que sur le reste, il n’y a pas à dire : il y a du budget, une belle technique, des acteurs qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs… Mais alors pour ce qui est de l’écriture : ouillouillouille ! Ne serait-ce que sur le seul premier épisode, c’est la bérézina la plus totale. Près d’une heure pour mettre en place ses personnages et son intrigue ! Roh mais non quoi ! Si encore on avait eu à faire à des personnages complexes, ambigus et des lieux intrigants, là je n’aurais peut-être pas redit. Mais dans ce premier épisode, on se retrouve avec une accumulation de décors, de scènes et de personnages consternant de platitudes et de stéréotypes. (
A elles seules, les scènes de sexe de cet épisode résument la vacuité de la série…
) En gros, cette façon de mener cette intrigue, ça m’a rappelé l’introduction de « 22.11.63. » mais en loupé. Après tout, les deux séries traitent de voyage dans le passé, mais là où « 22.11.63. » savait très rapidement plonger le personnage principal dans son autre époque, « Outlander » quant à lui met des plombes pour ça ! Et en plus, tous ces éléments qu’il nous présente du présent parce qu’ils vont avoir une importance dans le passé, il n’arrive même pas à les rendre intéressants indépendamment de la manière dont ils seront réutilisés par la suite ! Dans « 22.11.63. », écouter le récit de Harry au début du premier épisode, c’est intéressant en soi, indépendamment de ce que ça impliquera par la suite dans le passé. Là, dans « Outlander », voir le personnage de Randall rechercher des traces de son ancêtre, en soi, c’est chiant. Se balader dans un château moisi, c’est très chiant. Faire l’amour dans une salle pleine de poussière, c’est uuuultra chiant… Et c’est d’ailleurs parce que c’est ultra chiant qu’on en vient à se dire « bon, c’est que ça doit servir pour plus tard parce que sinon je ne vois pas ce que ça fout là… » Eh bah moi je suis désolé, mais quand on en vient à se dire ça devant une série, c’est qu’il y a un vrai problème de mise en place de l’univers. Pire, il y a un vrai problème de narration. La seule scène de la cérémonie celtique en dit tellement long ! C’est tellement plat que l’auteur s’est senti obligé d’y rajouter une voix off pour dire « je sais que ça aurait pu paraitre ridicule pour d’autres, mais pour moi c’était magique… » Mais ça, pour moi, ce fut juste l’aveu ultime du fail ! Que t’en viennes à utiliser une voix off déjà, pour moi c’est en soi un vrai problème. A mes yeux c’est vraiment le recours ultime du gars qui se sent obligé d’expliquer ce que ses images ne parviennent pas à dire toutes seules… Et quand en plus c’est pour leur faire dire : « bon OK j’ai conscience que ma scène pue mais bon, je te demande d’y croire un peu » pour moi ça dit tout. Donc oui, tout ça rien que sur le premier épisode ! Mais à dire vrai, pour moi ça suffit déjà à tout dire, car le reste de la série est totalement du même ton. Claire met des plombes à partir dans le passé. Et une fois dans le passé… Eh bah elle y reste. Va-t-on jouer d’allers-retours ce qui justifierait le temps interminable que le premier épisode a passé à présenter les personnages et l’univers du présent ? Ou bien va-t-on le faire juste parce que ça offrirait au moins bien plus de possibilités que cette mécanique désormais classique d’une simple et unique plongée dans le passé ? Eh bah non… On reste statique dans le passé durant des épisodes entiers… Et on y reste pour ne rien faire d’ailleurs… On y reste juste pour attendre péniblement que les éléments d’intrigue daignent arriver… Alors le pire c’est qu’on les connait déjà ces éléments, car ils sont annoncés dès le départ. Mais non, il va falloir un, deux, parfois même trois ou quatre épisodes pour voir arriver la péripétie que tout le monde a venu venir depuis des lustres. Les choses se passent sans surprise, sans imagination, et on dilue tout ça avec des discussions futiles et des mini-couacs totalement déconnectés de l’intrigue, un peu comme s’il s’agissait de « missions secondaires » foutues là pour garnir le vide. Et tout cela sur SEIZE épisodes… Mais pourquoi ? …Oui, franchement, pourquoi ? Pourquoi quand tu n’as rien à dire tu t’imposes seize épisodes alors que les standards d’aujourd’hui sont à dix ou à douze ? Ah mais c’est triste à dire, mais vraiment tous les choix qui sont pris dans cette série sont à côté de la plaque (…jusqu’à oser reprendre le même acteur pour jouer un personnage et son ancêtre, mais c’est juste plus possible depuis le déclin des séries moisies des années 80 ça… Mais rololoh !) Bref, de mon point de vue, « Outlander » fut vraiment une expérience pénible tant elle fut vide de sens et d’intérêt. Je ne dis pas que c’est fait malhonnêtement, loin de là. Je pense même d’ailleurs que certains pourraient s’y retrouver. Mais franchement, pour tous les chercheurs de perles, « Outlander » c’est juste le symbole de la perte de temps ultime. Pauvre Ronald D. Moore… Tant de cœur, mais si peu de talent… S’en est triste franchement… Et ne croyez pas : au regard de ce que fut « Battlestar Galactica », ça me chagrine vraiment…