J’ai Adoré la saison 1 qui est de loin, la meilleure avec cette photo incroyable, ces décors et costumes finement travaillés, cette bande originale enivrante-dont cette danse des druides hypnotique-, cette galerie de personnages épais, profonds servis par de très bons acteurs, ces mésaventures qui sont tout autant des renforts que des obstacles aux sentiments de Jamie et Claire. Le contexte historique servait la romance et la romance valorisait le contexte historique. La saison 2, étouffante, marquait déjà le début des ennuis (fallait-il vraiment tourner les extérieurs à Paris pour reconstituer le Paris du 18ème siècle ?). On sent qu’il faut tourner vite. Les personnages de second plan sont tellement caricaturaux qu'ils ne sont pas bien joués. Bien que la réputation des français, méchants, aux mœurs scandaleuses, sales (on se souvient que l’introduction de Louis XV se présente sous une tentative d’expulsion) est à moitié vraie, tout de même, à part un adulte et un enfant, ils sont tous à jeter au feu! On retiendra la prestation de marc Duret qui sort du lot. bref il faut bien plaire au public américain. Tout rentre dans l’ordre, du moins pour un temps, quand ils reviennent tous en Ecosse. On retrouve ces paysages stupéfiants : ces falaises escarpées au romantisme tragique, ces collines verdoyantes, cette lueur mystique. Et puis nos personnages secondaires de la première saison (auxquels on s’était attachés qu’ils soient bons ou vils mais toujours en nuances) pour les perdre aussitôt dans cette tragique bataille de Culloden. Parlons-en de cette bataille dont il a été question depuis le début de la série, qui était l’obsession de nos deux héros et pour laquelle ils ont vécu tant de péripéties. Et bien elle est comme le dicton « quand on parle du diable on en voit la queue » et il faudrait ajouter « et c’est tout ce que vous verrez! » car oui à part quelques bribes de-ci de-là, il n’y a pas grand-chose. Peut-être a-t-on voulu ménager les sentiments indépendantistes des Écossais (c’est possible. Cameron a bien vainement essayé de retarder la diffusion du pilote en plein référendum sur l’indépendance du pays), peut-être était-ce un manque de budget. La saison 3 est mitigée. On commence fort avec Jamie qui se réveille parmi les cadavres et cette scène très émouvante dans la grange au moment des exécutions. On fait connaissance avec le séduisant Lord John Grey, seul « gentil » personnage à pouvoir rivaliser avec le charismatique Jamie, puis on assiste aux touchantes retrouvailles entre Jamie et Claire après 20 ans de séparation. Bref, tout ce qui se passe au 18ème siècle jusqu’au retour de Claire est intéressant. Mais de la vie de l’héroïne au 20ème siècle, il n’y a pratiquement rien à sauver si ce n’est la magistrale interprétation de Tobias Menziès. Et puis qu’est-ce que c’est que ce montage? Et surtout (oh mon dieu!) cet énergumène que l’on traîne comme un boulet jusque dans la saison 5 et qui continuera d’apparaître dans la saison 6? C’est qu’on ne s’était pas assez méfié du petit garçon poupon de la saison 1, j’ai nommé Roger Mackenzie! Bon sang, ce type à tout de l’anti Jamie. Il est vraiment aux antipodes de ce jeune paysan du 18ème siècle, bagarreur, qui ne connaît « que son grec et son latin » (la base à l’époque), mais dont l’intelligence et l’amour pour sa bien-aimée le pousse à envisager les choses sous un angle nouveau non sans parfois -et c’est bien normal- un peu de résistance). À l’inverse donc, Roger ce citadin non pas seulement du 20 ème siècle mais de 1969, professeur d’Histoire à l’université qui pourtant se montre possessif, misogyne, infecte avec Brianna. Le climax est atteint lorsq
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u’il l’abandonne à nouveau juste après l’avoir symboliquement épousé et une nuit d’amour[/spoiler]. Nul besoin d'être professeur d'Histoire pour savoir ce qu’il en coûte à une jeune et jolie femme d’être abandonnée à son sort au 18ème siècle. Et ses exploits ne s’arrêtent pas là. Bref, je terminerais ce chapitre en disant que ce que lui inflige Jamie est un châtiment bien mérité. Un personnage peu amène donc interprété par un acteur peu séduisant, sans charisme et au jeu approximatif. Pour le reste des péripéties des saisons 3, 4 et 5, il n’y a pas grand-chose qui nous sauve de l’ennui. Il arrive plein de choses au couple phare bien-sûr, trop de choses (on se demande d’ailleurs comment ils n’ont pas succombé au désir de se suicider ensemble) au mépris du contexte historique que l’on a délaissé, pas assez travaillé. Les personnages sont devenus trop lisses. Jamie accepte trop de choses, les nouveaux gentils personnages manquent de saveur, d’épaisseur, d'autres au contraire qui étaient intéressants disparaissent de la série, un acteur pourtant tout en nuance dans son rôle de méchant quitte la série trop tôt, on essaie de nous vendre Brianna et Roger comme les successeurs légitimes du couple culte Claire/Jamie (sérieusement?!!) quand on aurait préféré voir plus souvent John Grey et Stephen Bonnet... constat assez amer pour moi donc qui avait adoré la saison 1 et tout ce qui se passe en Ecosse par la suite. Si je mets trois étoiles à la série dans son ensemble, c’est uniquement pour cette belle période qui en valait quatre et demie. Mais force est de constater que l’investissement du début a laissé place à la répétition, oserais-je dire, à la facilité. Et les interprètes de Jamie, Claire, Murtagh, Lord Grey et Stephen Bonnet sont assez bons pour donner le change dans des scènes qui sont écrites et tournées vite, trop vite. On aimerait que la production revienne à ce qui fût la première saison, en commençant à donner aux acteurs la matière suffisante pour exprimer leur talent.