Un certain Dan Dworkin dans le fauteuil du chef d’orchestre, des producteurs dont les fameux frères Weinstein et surtout feu Wes Craven, une chaîne populaire auprès de la jeunesse, MTV, une bande de joyeux drilles, en somme, qui se mettent dans l’esprit de faire revivre au format séries TV la franchise Scream. Sur le plan d’une certaine logique commerciale bien d’actualité, il aurait été difficile pour tout ce beau monde de ne pas parvenir à ses fins. Voilà que déboule alors, sur Netflix pour nous européens, la revisite du slasher de Wes Craven. Sans surprises narratives particulières, le genre étant clairement prédéfinis, il ne s’agirait en définitive que d’une remise à jour d’une franchise joliment éculée? Soulignons en effet que Craven lui-même, avec un quatrième volet, signa un film quasiment parodique de son œuvre. Oui, ici les coups-de-fils sur les combinés fixes laissent leurs places aux réseaux sociaux, aux Webcams et autres Smart Objets de notre temps. Les héros et héroïnes des versions cinéma laissent place à de nouvelles trombines. Les traits d’union avec les films existent, certes, mais seront toutefois difficiles à cerner pour les non-initiés, dont je fais partie. Mais peut-importe.
L’auteur, ici, pense clairement ressusciter une franchise, en somme l’attrait d’un public jeune n’ayant vraisemblablement pas connu les succès de Craven. MTV est à ce titre un partenaire idéal pour cibler le jeune public américain, consommateur illustre de tous programmes aseptisés. On notera, toujours en rapport avec la fameuse chaîne initialement musicale, que le show est parsemé d’insupportables et nombreux extraits de musiques populaires américaines, notamment lorsque deux protagonistes échanges des coups de langues. Oui, il devient aisé, dès le pilote, de cerner dans quoi nous avons mis les pieds. Messieurs, Mesdames, laissez vos sarcasmes, vos références et votre réalisme à l’entrée. Vous êtes conviés ici à vous gaver de stéréotypes, de dialogues creux, de jeux d’acteurs insipides et d’une intrigue à tiroir aussi crédible que celle d’un téléfilm catastrophe. Que reste-t-il alors pour que le show tiennent debout au-delà de son pilote. Sans doute l’envie de connaître la vérité, même si paradoxalement, on s’en moque.
Oui, à l’instar des travaux de Wes Craven sur la franchise, on parvient ici à nous faire patienter pour le final, qui viendra dix épisodes plus tard, en usant de quelques atouts simples mais efficaces. D’abord, les protagonistes sont suffisamment nombreux pour être saccarifiables. Dès lors, l’un des intérêts réside dans la spéculation de la prochaine victime. Il en va de-même, bien entendu, en ce qui concerne l’identité de fameux grand-méchant loup derrière son masque et sous sa capuche. C’est simple, difficile de trouver un quelconque autre charme à Scream, la série, que cette tentative curieuse de découvrir qui sera tué et qui tue. Pour autant, si ce type de jeu spéculatif vous tente, sachez qu’il durera tout-de-même 10x40 minutes. Avis aux amateurs.
Bref, une série digne des shows moyens de Majors, une série s’adressant principalement aux adolescents. Une série qui tente de choquer par le gore sans jamais y parvenir. A ce titre, seules deux petites séquences parviendraient presque à nous faire grimacer. Je dis bien presque. Le seul atout réside donc dans la résolution de l’intrigue. Pour le reste, cotés casting, c’est l’abysse intégrale. Les acteurs sont mauvais, pour peu qu’ils ne soient pas insupportables. C’est sans doute le principal défaut du show. On nous annonce une seconde saison? J’ai bien peur de ne pas être de la partie. 05/20