In God we trust
Après une première saison de Rectify qui fait froid dans le dos, on se lasse des personnages et de leurs motivations. Ça patine un peu, d’autant plus que la mollesse et les névroses de Danny deviennent agaçantes. Danny m’a, tout au début, déchiré le coeur, plus de 18 ans dans le couloir de la mort, pour le viol et le meurtre d’Hannah, c’est lourd à porter. Mais Amantha Holden, sa soeur, à force d’acharnement et d’amour, le sort de là après avoir fait prendre en considération un nouvel élément, des analyses ADN qui semble l’innocenter.
La mise en liberté de Danny est le début de la première saison qui nous attrape le coeur pour mieux le briser.
De retour au pays, Danny nous emmène avec lui dans une autre dimension, sa liberté retrouvée. Enfermé si longtemps dans 10 m2 sans fenêtre, il a du mal à gérer l’espace. Trop de lumière, trop d’émotions, déstabilisé, il perd le sens de la réalité, la mélancolie se dessine sur son visage. Il est, malgré tout, capable de saboter les trois couples de sa famille, de draguer sa belle-soeur sans l’ombre d’un scrupule et de perturber son petit frère au passage mais bon… L’air de ne pas y toucher.
Une saison particulière entre cauchemar et réalité. On se perd avec lui et c’est perturbant. Le parallèle avec la prison donne du piment à l’histoire, deux versions: une dedans et une dehors rendent l’intrigue éprouvante.
Les seconds rôles sont très justes. Amantha est déterminée et teigneuse, Jon est généreux, la mère est douce et troublante et le beau-frère, Teddy joue le « red neck » avec conviction, un Ray Liotta jeune. La petite Tawney, avec ses airs de bigote, est irritante mais pas grave… Du casting solide, un bon scénario malheureusement qui ne tient pas sur la longueur, des répétions trop convenues et le tout traîne en longueur.
Bravo pour une première saison avec une réalisation tout en finesse, une touche de tristesse infinie et un destin bancal semé de désillusions. A noter BO magnifique qui souligne la saison.