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chrischambers86
14 101 abonnés
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Critique de la saison 1
5,0
Publiée le 24 juin 2021
Une chose est sûre, "True Detective" s'est aujourd'hui taillè une place au panthèon des toutes meilleures sèries US du nouveau millènaire, aussi bien en terme d'ècriture, d'interprètation et de rèalisation! On n'y croyait plus, mais on dirait bien qu'une fois de plus l'avenir du polar nous vient de Louisiane avec son atmosphère glauque et sa musique immersive! 8 èpisodes non stop de pistes, d'indices, de rebondissements inattendus...mais aussi de ramifications de famille, de culte dans les marais, de satanisme et de sacrifices d'enfants qui tiennent la vedette! Matthew McConaughey (èpoustouflant, un junkie sans date de limite avec des sèquelles neurologiques) et Woody Harrelson (Hollywood reconnait enfin l'un de ses acteurs au plus riche rèpertoire) forment un duo de dètectives mèmorable! Des jours à errer comme des chiens! Des relations intimes et intenses! Des scènes chocs et prisent sur le vif, au terme d'une enquête palpitante et virtuose comme l'hallucinant plan sèquence dans l'èpisode 4! Les nerfs à bout que cette première saison jusqu'à ce dènouement de dingue avec l'identitè du tueur! Une anthologie qui n'a plus rien à envier au cinèma avec en appui un casting parfait jusqu'aux seconds rôles fèminins (mention à Lili Simmons, affolante de beautè et de dèsir). True Detective is a Masterpiece...
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Critique de la série
5,0
Publiée le 24 juin 2021
Une chose est sûre, "True Detective" s'est aujourd'hui taillè une place au panthèon des toutes meilleures sèries US du nouveau millènaire, aussi bien en terme d'ècriture, d'interprètation et de rèalisation! On n'y croyait plus, mais on dirait bien qu'une fois de plus l'avenir du polar nous vient de Louisiane avec son atmosphère glauque et sa musique immersive! 8 èpisodes non stop de pistes, d'indices, de rebondissements inattendus...mais aussi de ramifications de famille, de culte dans les marais, de satanisme et de sacrifices d'enfants qui tiennent la vedette! Matthew McConaughey (èpoustouflant, un junkie sans date de limite avec des sèquelles neurologiques) et Woody Harrelson (Hollywood reconnait enfin l'un de ses acteurs au plus riche rèpertoire) forment un duo de dètectives mèmorable! Des jours à errer comme des chiens! Des relations intimes et intenses! Des scènes chocs et prisent sur le vif, au terme d'une enquête palpitante et virtuose comme l'hallucinant plan sèquence dans l'èpisode 4! Les nerfs à bout que cette première saison jusqu'à ce dènouement de dingue avec l'identitè du tueur! Une anthologie qui n'a plus rien à envier au cinèma avec en appui un casting parfait jusqu'aux seconds rôles fèminins (mention à Lili Simmons, affolante de beautè et de dèsir). True Detective is a Masterpiece...
LA série dont parle tous ceux qui l'ont vu avec un enthousiasme rarement égalé, et l'un des événements télévisuels de ces derniers mois. D'ailleurs, loin de moi la volonté de « casser » le mythe d'une série aux (très) nombreuses qualités : ne serait-ce que pour la réalisation du talentueux Cary Joji Fukunaga, l'écriture de Nic Pizzolatto et l'aussi inattendu qu'impérial duo Matthew McConaughey - Woody Harrelson, « True Detective » vaut le déplacement, d'autant qu'elle baigne dans une atmosphère particulièrement bien rendue, exploitant à merveille ses décors et certains personnages secondaires, particulièrement réussis. Oui, mais voilà, il y a un souci : le scénario. Bien que celui-ci puisse s'appuyer sur de gros points forts, la réalisation de Fukunaga offrant même quelques superbes séquences spoiler: (la fausse fusillade, l'hallucinant plan-séquence dans la maison des dealers) , il s'avère en définitive assez banal, loin de la densité que l'on aurait pu espérer d'une telle histoire. Pire : le dernier épisode se termine en laissant de nombreux mystères irrésolues, si bien qu'on comprend l'idée principale tout en laissant s'échapper les précieux détails qui faisaient un temps la force de l'œuvre. Reste un montage et une construction souvent très habiles, et deux personnages captivants dont la relation profonde et complexe rythme la série avec brio. Avec un récit plus riche et puissant, cela aurait pu être une réussite majeure : il faudra nous contenter d'un polar de qualité, excellemment réalisé, écrit et joué : c'est déjà pas mal, juste un peu frustrant.
Considéré comme la meilleure série de 2014 avec "Fargo" (que j'ai adoré !!!), des stars aussi charismatiques que Matthew McConaughey et Woody Harrelson dans les rôles principaux, des actrices ne manquant pas de charme, un meurtre pour le moins pas du tout banal pour commencer, le cadre étrange et païen de la Louisiane, une chanson de générique d'ouverture excellente, techniquement et formellement impeccable et parfois inspiré, autant dire que "True Detective" a énormément d'atouts pour séduire... Mais au vue de sa très flatteuse réputation, je dois dire que j'ai été un peu déçu. J'ai trouvé que les quatre premiers épisodes tournaient franchement trop en rond, étaient trop répétitifs, contenaient quelques longueurs pour que je ne ressente pas de la lassitude voir même un peu d'ennui. Autre déception, les personnages féminins ne sont pas assez creusés. Mais à côté de cela, les deux protagonistes sont très bien approfondis et l'ensemble réserve quelques grands moments à l'instar du magistral plan-séquence à la fin du quatrième épisode. Heureusement que le cinquième épisode spoiler: (la séquence mensongère de la fusillade dans la ferme, un sommet !!!) donne un sérieux coup de fouet sur le plan scénaristique et que cela devient donc plus soutenu sur le plan de l'intensité. Les personnages féminins sont un peu plus creusés mais si cela aurait pu être mieux. Et le "duel" entre les deux fortes et antinomiques personnalités que sont les deux protagonistes, superbement incarnés au passage par McConaughey et Harrelson, qui se colle mieux aux événements de l'intrigue est beaucoup plus passionnant. Bon, sans être pleinement emballé mais suffisamment tout de même, j'irai faire un tour du côté de la future saison 2. D'autant plus qu'il y aura la sublime Rachel McAdams dans le rôle d'une shérif (peut-être la promesse d'un beau personnage féminin !!!)...
La première saison de "True Detective" est considérablement surestimée, ironiquement il était prévisible que la deuxième soit au contraire considérablement sous-estimée. Les défauts de la première ne manquent pas d'être minimisés alors que ceux de la deuxième sont au contraire amplifiés. D'accord la saison 2 est loin d'être parfaite. Le créateur Nic Pizzolatto donne l'impression qu'il aurait été mécontent s'il n'avait pas choisi vraiment comme protagonistes les personnes les plus tourmentés et au passé le plus glauque qui soit. De plus, il y a un petit creux dans le rythme vers le milieu de l'ensemble. Reste que les défauts de la première saison ont été sérieusement gommés. On a enfin un personnage féminin fort avec une flic badass, il y a moins de lenteur (enfin si on excepte le creux au milieu, il y en a pas !!!), le scénario ne tourne plus en rond, et la fin est une véritable fin, forte et intense bien comme on ne peut que les aimer. Côté casting, avec Colin Farrell, on sait très bien qu'on n'a pas le droit à la demi-mesure, soit il est brillant soit il est au contraire nul, là en flic tourmenté, corrompu et alcoolique, et là il est complètement brillant. La sublime Rachel McAdams (quand elle est en robe de soirée lors de la séquence de l'orgie, whhhhhhhhoooooouuuuaaaaaahhhhhh... !!!) est tout aussi brillante en flic nymphomane, alcoolique et tourmenté, un des plus grands rôles de sa carrière assurément. Taylor Kitsch ne manque de charisme en flic tourmenté qui a du mal à assumer son homosexualité et la présence d'une mère castratrice. Et dans le contre-emploi du rôle d'un gangster tourmenté (quel surprise !!!) et ambitieux en recherche de respectabilité, Vince Vaughn surprend agréablement en particulier dans la seconde moitié de la saison où son jeu se fait particulièrement puissant. Un beau quatuor d'acteurs qui sert admirablement l'ensemble. On ajoutera quelques scènes qui font forte impression avec la fameuse séquence de l'orgie, celle de la fusillade ou celles qui émaillent le dernier épisode, un générique de début superbe sous l'égide du grand Leonard Cohen et les quelques chansons interprétées par Lera Lynn sont mémorables. Je vais finir par dire ce qui pour certains apparaîtra comme une énormité, j'ai préféré cette saison, et j'ose espérer que le temps lui rendra justice et qu'on cesse de la descendre injustement en la comparant à la première.
C'est la série qui a fait l'événement en ce début d'année 2014. Il faut dire qu'il y avait de quoi être attiré : Woody Harrelson et Matthew McConaughey, solides acteurs de cinéma, jouent des inspecteurs chargés d'enquêter sur le meurtre d'une femme en Louisiane, le tout les menant sur la piste d'un serial-killer et de rites sataniques. Avant même son lancement, la série était bien vendue. Et rien qu'avec son sublime générique de début, elle avait gagné des fans avant de commencer. Mais un duo d'acteurs et un générique ne suffisent pas à faire une grande série aussi le créateur et scénariste de tous les épisodes, Nic Pizzolatto nous gâte. Dans une Louisiane aux superbes décors qui cachent bien des choses, la série adopte un ton résolument sombre, nous plongeant au cœur d'une ambiance soigneusement travaillée (aussi bien par les dialogues que par la mise en scène), parfois à la limite du fantastique pour mieux nous accrocher. S'intéressant aussi bien à l'enquête qu'à la vie privée de ses personnages, la série nous montre que la noirceur s'insinue partout, que ce soit en Woody Harrelson qui trompe sa femme (qui est quand même la séduisante Michelle Monaghan !) ou en Matthew McConaughey dont la vision sans concessions du monde déprimerait n'importe qui. Lente mais toujours fascinante, réalisée avec une superbe qualité, la saison nous réserve quelques beaux moments de bravoure (le plan-séquence virtuose de la fin de l'épisode 4, l'embuscade de l'épisode 5) et s'impose comme un must du genre. Avec son intrigue bouclée en huit épisodes (on pourra d'ailleurs reprocher au final sa facilité après avoir lancé des pistes qui n'aboutissent), cette première saison met la barre très haute pour la suite, le tout étant écrit, interprété et réalisé avec talent.
Pauvre Nic Pizzolatto ! Après seulement une saison, "True Detective" atteignait le panthéon des meilleures séries de 2014 et s'imposait pour de nombreuses personnes comme une véritable réussite. Pas étonnant qu'après un tel succès, la deuxième saison de la série connaisse un accueil beaucoup plus froid et plus mitigé par des personnes critiquant le choix du lieu de l'action, du casting, du scénario très dense... Si la comparaison entre les deux saisons est inévitable, il serait bien dommage de se voiler la face pour ce simple prétexte. Parce que la première saison de la série était fascinante mais imparfaite, cette deuxième saison s'apprécie encore plus car Pizzolatto affirme la volonté de ne pas rester sur ses acquis et de nous offrir quelque chose de différent tout en gardant la noirceur des thèmes de la série. Certes, la réalisation de cette seconde saison est un peu moins classe (il faut dire que la première était entièrement réalisée par Cary Fukanaga) et il est vrai que chaque personnage donne l'impression de porter le poids du monde sur ses épaules, tous ayant une backstory franchement déprimante. Mais Pizzolatto assume totalement ce premier degré et ce sérieux, offrant même à Colin Farrell un grand rôle tragique que l'acteur endosse à merveille, se montrant ici totalement brillant. Si le choix de la Californie industrielle comme décor est moins mystique et dépaysant que la Louisiane, il permet néanmoins de nous offrir une intrigue policière dense, pas forcément toujours claire, mais remplie d'enjeux où l'investissement immobilier, le meurtre et la prostitution font bon ménage. Véritable tragédie où les personnages ont tous leur rôle à jouer et où les acteurs sont franchement gâtés par leurs rôles (Colin Farrell est franchement excellent, Rachel McAdams et Taylor Kitsch se taillent une jolie part du lion tandis que Vince Vaughn surprend en endossant de manière tout à fait intense le rôle du truand local), cette deuxième saison sera certainement surévaluée à l'avenir, en tout cas il serait dommage de ne pas le faire.
Bon, je suis assez circonspect sur les critiques dithyrambiques concernant cette série. Oui c'est une belle ambiance, les acteurs sont bons, mais sincèrement, l'intrigue, le scénario et son déroulement sont déjà du vu et du revu. Un film de 2h aurait été un meilleur choix à mon avis pour cette histoire. C'est bien, mais de là à en faire tout un plat, je ne suis pas d'accord du tout. La deuxième saison a mis du temps à démarrer pour partir ensuite dans une enquête assez classique, dans un LA crasseux et glauque qui nous montre quand même des instant fort. Mais la volonté de ralentir à outrance certains plans, nuisent à l'ensemble malgré tout, je reste aussi sur ma faim. Pour les fans de jeux vidéo, on a vraiment l'impression de connaître tous les endroits pour ceux qui ont joué à GTA V, c'est dingue! La quatrième saison a choisi un environnement rarement exploitée et passionnante. Le duo d'actrice est merveilleux et nous accroche du début à la fin !
Vanté par tous avant même sa première diffusion sur le câble,"True Détective" est loin d'avoir tenu ses promesses démesurées,même si elle sort du lot par son traitement quasiment nihiliste et éperdument sombre. Cette série policière est un drame en 8 actes(pour 8 épisodes),qui repose parallèlement sur la bromance de deux flics disjonctés et sur la traque d'un serial killer du bayou. Car,oui,l'enquête se déroule en Louisiane,ce qui donne lieu à des prises de vues magnifiques par Cary Fukunaga. Une fillette a mystérieusement disparue. Tout le monde s'en fiche sauf Marty et Cole. Le premier,interprété avec de belles nuances par Woody Harrelson fait souffrir sa femme par son alcoolisme et ses tromperies. Le second,que Matthew McConaughey rend insondable,n'est pas loin de la sociopathie et de l'intelligence déviante. Un duo qui avance malgré les embûches. La narration est découpée de façon originale,entre flash-backs,présent et flash-forwards. La qualité générale est très bonne(notamment le sublime générique),mais on aurait aimé un rythme plus soutenu,moins de considérations philosophiques et une enquête directe sans détours tarabiscotés. La série reviendra dans un autre lieu,avec un autre duo de policiers.
La seule chose qui dessert légèrement cette série, c'est son côté difficilement accessible de prime abord : en effet, l'intrigue est très classique et pas immédiatement passionnante. Pourtant, à condition de s'accrocher et de ne pas se laisser parasiter par d'autres occupations ou préoccupations durant le visionnage, on se rend compte qu'on a bien à faire à un ovni et un chef d'œuvre. On a plus à faire à un film qui s'étale en huit épisodes qu'à une série. L'œuvre est réellement l'aboutissement d'une vision artistique d'ensemble et commune au scénariste et au réalisateur (le même durant toute la saison). C'est un thriller poisseux, suffocant et parfois malsain, magnifiquement mis en image dans la moiteur de la Louisiane. L'intrigue s'étire sur vingt ans, progresse lentement, nous égare un peu. Les dialogues oscillent entre lyrisme, contemplation et réparties cinglantes. Les personnages sont brisés, parfois détestables, souvent misérables ; leur cynisme prête même à rire occasionnellement. Enfin, la grosse claque, c'est l'intensité de l'interprétation de Matthew McConaughey et Woody Harrelson.
J'ai de loin préféré la 2e saison pour son casting plus large et meilleur. La saison 1 est sombre et poisseuse (Je reprends le terme qui m'a plu !). Les deux flics sont respectivement drogué et infidèle avec un manque de charisme énorme. La saison manque de rythme et le final est raté du fait du flash back. spoiler: On sait qu'ils s'en sortent tous les deux et pourtant... Un couteau bien enfoncé et une hache... . Très déçu par la saison 1, bonne surprise pour la 2e avec un bien meilleur historique pour les personnages, surtout Colin Farrel. Une fusillade en pleine rue très réussie, une rythme agréable et facile à suivre et le personnage de Frank campé par Vince Vaughn et sa femme Kelly Reilly qui forment un couple uni et qui n'a pas de secret l'un pour l'autre. Une assez bonne série dans l'ensemble qui n'est cependant pas très prenante et dont il faut s'attacher aux personnages. Heureusement que le casting est là, sinon, j'aurai depuis longtemps lâché le tout !
Les séries sont depuis une quinzaine d'années la nouvelle source de créativité du cinéma américain venant au secours du grand écran embourbé dans les reboots, préquelles ou adaptations de comic books. "True detective" conçue par Nic Pilozzatto propose astucieusement sur une durée de neuf heures une véritable synthèse du genre thriller à partir des recettes concoctées et popularisées par les Michael Mann ("Le sixième sens", 1986), Jonathan Demme ("Le silence des agneaux",1990), Quentin Tarantino ("Pulp Fiction",1993) et autres David Fincher ("Seven",1995 et "Zodiac", 2007). L'intrigue glauque et plutôt filandreuse se déroule dans la Louisiane post-Katrina mélangeant abus sexuels sur fond de fanatisme religieux. Le duo de flics inscrit dans le schéma traditionnel du budy movie est porté par deux acteurs à leur meilleur. D'un côté le charismatique Matthew McConaughey, nouvelle coqueluche d'Hollywood récemment oscarisé qui apporte sa caution commerciale et de l'autre le très solide Woody Harrelson qui n'arrête pas d'effectuer son retour depuis ses débuts fracassants dans "Tueurs nés" d'Oliver Stone (1994). La mise en place des personnages qui s'étend sur un prologue assez plombant de deux épisodes nous fait un moment penser que le dithyrambe qui entoure la série est un peu surfait tant les scènes semblent s'étirer pour entrer dans le format des neuf heures. Heureusement les choses s'arrangent ensuite grâce à la progression de l'intrigue rendue malgré tout un peu confuse par des sauts temporels (l'enquête se poursuit sur quinze ans) pas toujours harmonieusement explicités. Mais le réalisateur Cary Joji Fukunaga s'en sort plutôt bien aux manettes pour apporter la dose de suspense utile aux moments paroxystiques. On se prend donc au jeu de ce mélange touffu entre enquête policière et tracas psychologiques du duo qui progressivement prennent le pas sur une intrigue devenue au final un peu secondaire. A ce jeu-là, les deux acteurs s'en donnent à cœur joie cabotinant à qui mieux-mieux, notamment un McConaughey tombé depuis "Dallas Buyers Club" (Jean-Marc Vallée, 2013) dans la marmite du transformisme physique, marque des grands acteurs hollywoodiens depuis Robert De Niro dans "Raging Bull" (Martin Scorsese, 1983). L'exercice de style est donc réussi même s'il n'est pas aussi original qu'annoncé. Les élucubrations philosophiques des deux flics tout au long de leurs échanges valent à elles seules le déplacement.
Après le succès en 2014 de « True Detective », la série imaginée par Nic Pizzolatto et diffusée par HBO, le concept est décliné dans la foulée sur une deuxième saison toujours écrite par Pizzolatto mais qui n’invite à son casting aucun des acteurs principaux de la saison 1. On quitte la Louisiane pour le comté de Ventura près de Los Angeles et le duo formé par Matthew McConaughey et Woody Harrelson est remplacé par un trio de flics émanant de trois brigades différentes interprétés par Colin Farrell, Rachel McAdams et Taylor Kitsch. Le meurtre d’un gérant municipal retrouvé sur une aire d’autoroute atrocement mutilé va progressivement diriger l’intrigue vers les pratiques mafieuses qui gangrènent toute une région, autour d’un projet de voie ferroviaire qui attise tous les appétits. Contrairement à la première saison dont l’ensemble des épisodes avait été réalisé par Cary Joji Fukunaga, la deuxième invite différents metteur en scène sans que l’unité graphique ou narrative n’en souffre. Si encore une fois les deux premiers épisodes n’offrent pas une lisibilité permettant au spectateur de s’impliquer d’emblée, les choses se mettent progressivement en place autour d’une intrigue se nourrissant au lait de la corruption à tous les étages, des parcours personnels torturés, du sexe dévoyé, des addictions, de la vengeance, ou de la trahison mais aussi de certains principes ayant trait à l’honneur qui jaillissent de-ci de-là pour éviter de plomber définitivement une atmosphère déjà très viciée. Les plans aériens des nœuds autoroutiers qui scandent l’action sont comme autant de rappels de l’inextricabilité des jeux de pouvoir, de sexe et d’argent qui rythment la vie de la grande mégalopole qu’est Los Angeles. Les acteurs comme souvent dans les séries américaines sont très impliqués avec une mention spéciale pour Vince Vaughn, plutôt habitué à œuvrer dans le domaine comique qui livre une interprétation très subtile du personnage le plus complexe de cette deuxième saison. Son autorité est impressionnante, rappelant par instants celle qu’imprimait le grand Orson Welles à chacune de ses prestations. Colin Farrell certes convaincant a toujours du mal à se délester de sa tendance au cabotinage. Rachel McAdams, Kelly Reilly et Taylor Kitsch sont quant à eux très justes. Une deuxième saison assez captivante qui se bonifie au fil des épisodes sans éviter pour autant une fin un peu convenue et à certains égards, grandiloquente.
Après une seconde saison qui avait déçu, Nic Pizzolato a décidé d’en revenir aux préceptes qui avaient permis à Matthew McConaughey et Woody Harrelson de s’inscrire dans les plus marquants duos de flics du petit et du grand écran réunis. Le plus important étant sans aucun doute le déroulement de l’enquête sur le long cours avec une reprise de celle-ci plusieurs décennies après son abandon, faute de succès. Ici ce seront trois étapes qui seront déclinées, s’entremêlant tout au long du récit. Dans une petite ville d’Arkansas, deux enfants disparaissent mystérieusement alors qu’ils se dirigeaient vers un parc après avoir obtenu l’autorisation de leur père (Scoot McNairy). L’affaire remue la petite communauté d’autant plus que nombreux sont ceux qui ont vu les deux enfants sur leur trajet. Deux flics, équipiers de longue date, Wayne Hays (Ali Mahershala) et Roland West (Stephen Dorff) sont en charge de l’enquête pour la police d’Etat de l’Arkansas. Les indices sont maigres et le scénario montre clairement deux flics qui pataugent, ne pouvant s’accrocher à une piste solide. L’enquête initiale se déroule dans les années 1980, sa reprise, après un fait nouveau, démarre dix ans plus tard et alors que l’inspecteur Hays est à la retraite avec un début d’Alzheimer qui le mine, il se retrouve face à une jeune productrice de télévision croyant réveiller ce « cold case ». L’articulation entre les trois périodes qui se nourrissent l’une de l’autre est particulièrement fluide ne demandant que peu d’efforts au spectateur pour s’y retrouver. L’enquête assez filandreuse plonge au cœur d’une Amérique profonde durement secouée par une crise qui n’en finit pas de paupériser les plus fragiles. Le tout sur fond de tension raciale qui fragilise par instant le duo pourtant solide constitué par les deux enquêteurs dont la vie privée se trouve profondément bouleversée par l’impuissance qu’ils éprouvent face à une disparition dont ils ont acquis la conviction qu’elle cache des implications touchant des personnalités influentes. Le charme de cette troisième saison réside dans la psychologie des personnages finement ciselée au gré des événements de l’enquête et dans leur réaction face à la frustration. Ali Mahershala et Stephen Dorff parfaitement complémentaires sont assez loin du duo au parfum humoristique formé par Danny Glover et Mel Gibson dans la saga « Arme Fatale » . Changement d’époque oblige, l’atmosphère est beaucoup plus sombre et chargée de remises en question qu’à l’époque où Richard Donner dirigeait le duo de choc d’une saga qui se prolongea sur quatre épisodes. La question du racisme est bien sûr posée mais jamais de manière partisane et manichéenne, Nic Pizzolatto montrant que les choses ne sont pas aussi simples que l’on voudrait désormais les présenter à travers le prisme parfois déformant de la repentance. Très inclusive dans son traitement, cette troisième saison a le seul tort de vouloir se solder par un retournement de situation qui se veut spectaculaire mais finalement très peu crédible, obligeant à un huitième épisode assez mièvre qui pour le coup détruit une partie des efforts de crédibilité développés jusque-là. On appréciera l’évolution de carrière de Stephen Dorff qui après des débuts en trombe dans les années 1990 où sa gueule d’ange faisait des ravages, était passé par un sérieux trou d’air tout au long des années 2000. Il nous revient légèrement cabossé mais sacrément convaincant. Quant à Ali Mahershala, sa posture marmoréenne est quelquefois pesante mais il parvient tout de même à s’imposer dans un rôle difficile notamment dans sa partie liée au grand âge du personnage. Une très bonne saison certes mais où Nic Pizzolatto a sans doute un peu pêché par excès d’orgueil.
J’ai beaucoup aimé toutes les saisons de True Detective, la deux restant sans doute ma préférée. Cinq ans déjà depuis la précédente. J’attendais celle-ci avec impatience, aussi pour le fait que Jodie Foster en tient le rôle titre. Naturellement, elle y est formidable, rendant son personnage aussi détestable qu’attachant. La série elle-même est parfaitement maitrisée. Tant sur le plan de la mise en scène, de la direction artistique, de l’interprétation donc et du scénario. Ce dernier mêle enquête policière, écologie, drame familial et fantastique avec un beau brio, et un dénouement assez inattendu. Le tout est prenant, effrayant, parfois drôle, parfois touchant. Cette saison est vivement critiquée mais je trouve qu'elle reste bien dans la veine et l'esprit True Detective. Une bien belle réussite donc sur tous les plans.