On ne va pas se mentir : « True Detective, Saison 1 », ça ne m’avait pas trop parlé…. Ou pour être plus honnête, j’avais été séduit par l’atmosphère et l’esthétique dans un premier temps, pour m’être finalement lassé de l’intrigue dans un second temps. Donc, autant vous le dire tout net : je ne me suis pas précipité pour découvrir cette saison 2. Franchement même, je pensais que je me garderais bien de la voir, tant j’étais sur la pente déclinante. Seulement voilà, on ne pourra pas retiré au showrunner, Nic Pizzolato, d’avoir de l’audace à revendre puisque, malgré le grand succès de la première saison, celui-ci se risque à un abandon total des personnages, de l’atmosphère, de l’intrigue. Non, « True Detective » ne sera pas une série qui fidélisera son public par un univers ou des acteurs, « True Detective » les fidélisera sur une patte, un label qualité, une démarche… Et pour le coup, quand j’ai vu le nombre d’adorateurs de la saison 1 ressortir mitigés de la saison 2, je me suis dit que – peut-être – moi le mitigé de la saison 1, j’y trouverai peut-être mon compte. Mais bon, autant le dire tout de suite : le miracle n’a pas eu lieu. Certes, c’est beau, léché, avec de belles musiques et une réalisation posée qui focalise tout sur son atmosphère. En cela, le travail formel est d’une remarquable cohérence avec la saison 1. Même si la Californie est bien loin de la Louisiane, l’atmosphère pesante du lieu ainsi que le désenchantement de son humanité se ressentent encore une fois, à nouveau. Pour le coup c’est très fort. Seulement voilà, pour le coup, la saison 2 n’a pas révolutionné sa narration non plus. Moi qui reprochait à la première saison de diluer une intrigue policière beaucoup trop basique pour un temps beaucoup trop long, moi qui reprochait aussi à la première saison d’abattre les cartes de ses personnages beaucoup trop rapidement, eh bah avec cette saison 2, on repart tout de suite dans cette logique là. Et c’est bien là ma grosse tristesse concernant cette nouvelle saison de « True Detective » : je m’y ennuie d’une force ! Ah ça, les premiers épisodes furent une véritable purge ! Les intrigues sont si basiques (pour ne pas dire clichées), et les personnages sont si apathique, que pas un seul instant j’ai su m’investir dans ce qu’on me racontait. Et le pire, c’est que l’intrigue a beau chercher à se ramifier par la suite que malgré tout, cela n’a eu aucun effet sur moi. Vu que je moquais du sort de tout le monde dans cette série ; vu que l’attitude générale avait l’air d’être au « de toute façon, il n’y a d’espoir nulle part » ; à aucun moment je ne suis parvenu à m’impliquer dans ce qui était développé. Et c’est dommage… Parce que oui – oh surprise ! – cette saison 2 a finalement eu l’effet inverse de la saison 1 sur moi. Dans le cas de cette dernière mouture, l’ennui n’est pas venu après la séduction mais bien avant. Oui, au bout de quelques épisodes, j’avoue que je me suis laissé prendre, bon an mal an. Et pour le coup, je trouve que – étonnamment – c’est Vince Vaughn qui a su porter le truc sur ses épaules. Parce que bon, si Colin Farrell s’enlise dans la caricature grossière qu’il fait de son personnage, les autres acteurs, ne font au mieux qu’être transparents dans cette série qui privilégie les atmosphères lourdes et pesantes. Et, c’est con, mais avec la sophistication mise au service de cette série, la performance de Vince Vaughn a suffi pour me faire accepter cette intrigue pourtant prévisible en tous points. Bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas moi qui vais vous vendre au mieux cette saison 2 de « True Detective. » Et, pour être honnête, si vous ne la voyez pas, ce n’est pas moi qui vais vous dire que vous avez râté quelque-chose. Mais bon, si vous n’avez rien de mieux à faire, et que les exercices de style vous séduisent, alors se risquer à cette saison là, pour moi, ce n’est pas la pire perte de temps qui soit…