Le format série permet les digressions, sur le personnage principal, sur le méchant principal. Sur le personnage principal, c'est la commissaire Gillian Anderson, toute en retenue, presque mutique, mais avec une interprétation très riche et dense. Du côté du méchant principal, Jamie Dorman, parfait et exaspérant pour le spectateur tant il est crâneur dans le rôle d'un tueur psychopathe.
Le canevas est simple, mais l'histoire est très compliquée. Un tueur en série sévit à Belfast (Jamie Dorman). Une enquêtrice dépêchée de Londres dirige l'équipe (Gillian Anderson), qui dans un premier temps ne sais pas qui est le tueur, puis devine, puis doit accumuler les preuves pour le confondre, car le bougre, en plus d'être le Mal incarné, est fin psychologue et extrêmement intelligent.
Du côté des digressions, mais qui donnent de la chair aux personnages, il y a la vie sentimentale et sexuelle de Gillian Anderson. La grande qualité du personnage est que nous ne devinons jamais ce qu'elle va dire ou faire. Son personnage reste mystérieux en permanence.
Du côté du tueur, c'est sa vie de famille, avec sa femme, ses enfants, la baby-sitter, qui s'avèrera un levier important de l'histoire.
La saison 1 installe les choses. La saison 2 lasse un peu, par ses invraisemblances et sa lenteur, et relance l’intérêt à la fin grâce à un évènement qui va perturber les activités de notre enquêtrice en cheffe, mais aussi de notre tueur en série. La saison 3 relance donc l'intérêt et l'enquête, et oblige le tueur en série à développer une nouvelle stratégie.
La série peut faire penser au Silence des Agneaux (Jonathan Demme, 1991) pour son côté horrible et son atmosphère de film de tension, qui est permanente, mais avec en plus le développement des personnages que permet le format série.