LA série culte du samedi soir, oui dans la trilogie de M6. Ça l’est resté longtemps et on comprend pourquoi. Énormément taxé de culte autant que de ringard désormais je voulais avoir un œil neuf sur ma série préféré d’adolescent.
Force est de constater que les acteurs n’ont pas percé, comme de nombreux spécialistes de séries avant eux. Gellar et Hannigan ont fait quelques films et sont retournées aux séries, tout comme Boreanaz mais sans passer par le 7ème art (enfin si mais pas de résultat concluant), et les autres sont disparus (non je ne parlerai pas de Marsters dans Dragonball). Par contre Whedon a confirmé son talent de réalisateur (Avengers). En gros, la série a fini comme de nombreuses autres avant elle, un peu oubliée et précipitant ses représentants avec elle, ne laissant que la nostalgie (ainsi que des coupes/look aléatoires). Néanmoins, la revoir ne ferait pas de mal, ne serait-ce que pour les thèmes qu’elle a abordé et le fait qu’elle demeure une des meilleures concernant la représentativité féminine. On ne sent pas la mise en avant des femmes de façon excessive, pas de slogans à tout bout de chant, non juste une héroïne et son environnement qui s’en sort aussi bien qu’un homme. C’est devenu culte également car ce fut la 1ère série à : montrer une romance homo, avoir une trame qui lie les épisodes afin d’aboutir à un final pour chaque saison, à mélanger les genres (drame, humour, action, horreur, SF) et à avoir des persos féminins variés pouvant permettre l’appropriation pour toutes.
Certes, la construction des épisodes est assez similaire, surtout au début, on découvre un écolier à qui il arrivera malheur à cause d’un monstre, le scooby gang se renseigne et Buffy le descend. Basiquement c’est ça mais Whedon a complexifié la chose en lançant des pistes différentes, ce qui fait qu’on ne devine pas toujours comment ça se finit car ce n’est pas si simpliste. De plus, il jongle énormément avec la galerie de monstres à sa disposition. Si on a droit à la revue du bestiaire classique (vampire, loup-garou, monstre, momie) et que ce sont tous des démons, la manière dont ils arrivent, dont on les combat, leur but etc ne sont pas les mêmes, ce qui casse toute lassitude, d’autant plus qu’on a un grand ennemi assez spécial par saison. Le plus fort est que Joss y adjoint des thèmes qui parlants de la vie, et pas que pour des ados, sans parler des épisodes spéciaux (le musical, le silencieux, ceux d’Halloween ou centrés sur Xander).
Bon on n’évite pas certaines ficelles telles les leçons sur l’amitié et l’amour, l’acceptation de l’autre même s’il est très différent ou que c’est un ennemi, la rédemption, le pardon, le triangle amoureux… Ce dernier évolue plusieurs fois d’ailleurs, ça change mais c’est trop maigre pour le mettre vraiment à l’avantage d’une série. Le scénario général n’est pas des plus carré, on va éviter de parler de l’absence des parents dans tout ça (hormis Joyce les parents d’Alex et de Willow ne passent qu’une fois), voir du nombre de livres bizarres de Giles dans une bibliothèque de lycée (là encore abordé une fois par Snyder) ou des nombreuses morts et phénomènes étranges dans une si petite ville. Le pire arrive avec la série Angel, avec laquelle il y aura des crossovers, du coup on perd une partie de l’histoire (sa bague il en fait quoi ?) ainsi que de l’intérêt pour le perso vu qu’il ne reviendra guère, même en cas de fin du monde. Dans le même genre Faith gênait donc on l’écarte, sans trop de raisons. Enfin, le gros problème :
Buffy meurt dans la saison 1, une nouvelle Tueuse arrive, elle meurt (vite d’ailleurs), Faith la remplace, ok. Sauf que quand Buffy meurt encore personne ne débarque mais on se tape les potentielles une saison après,
merci mais non merci, surtout pour la bouillie qu’on se tape à la fin ça valait pas le coup.
On notera que les saisons son inégales, la 2 surpassant tout, la dernière étant clairement de trop, la faute à Whedon se détachant trop et n’étant pas bien remplacé. La musique est bonne mais là encore la qualité est fluctuante, le générique est culte, trop de passages sombres, même si tout se passe de nuit ça agace par moments, (surtout lors de la saison 6 pour tenter d’amener plus de maturité), des clins d’œil à des épisodes passés (hyène, mante, robot etc) ou a des séries du moment (Dr Who), on voit la montée du niveau de magie de Willow... Bref un peu de tout, mais je retiendrai que Buffy est une série précurseur pour le girl power. Bien que cela soit réalisé par un homme (comme quoi c’est possible) ça rend admirablement, sans trop en faire ou moraliser à outrance, pas étonnant qu’on l’étudie en fac ou qu’on la cite en modèle pour une Jessica Jones.