Que faire quand on veut faire une série de science fiction à la Blade Runner, qui se passe dans le futur, avec des réplicants et tout, mais qu’on n’a pas les moyens de Ridley Scott ? Ben on fait une série de science fiction qui se passe dans un futur qui ressemble trait pour trait à notre présent, sauf qu’il y a des réplicants dedans. Dans Real Humans, ils s’appellent des Hubots. À part le nom qui change, ils sont assez similaires. Et les blade runners ici, c’est la brigade plus pépère de l’EHURB, chargée d’arrêter tout hubot aux idées de révolte. Les humains utilisent les hubots comme esclaves modernes dans les usines, à la maison, ou dans les bordels. Besoin d’une cuisinière à domicile qui fera aussi le ménage et qui gardera les enfants ? Envie d’une poupée gonflable améliorée ? Ou juste d’une compagnie plus loquace que votre chien ? Pas de problème, les hubots sont là pour ça. Ce sont des compagnons agréables, jamais fatigués, toujours souriants, toujours d’accord. À tel point que certains humains commencent à les préférer aux vrais humains. Le problème, c’est que les hubots sont considérés par la loi comme des machines, au même titre que votre voiture ou qu’un vélo. Du coup, on ne peut pas les amener en boîte, et les couples hubot-humain sont plutôt mal vus. Heureusement, Inger Ergman, qui à la base n’était pas très chaude pour avoir un hubot à la maison, s’est finalement attachée à Anita, et, comme elle a des copines qui sortent avec des hubots, elle va utiliser tous son savoir-faire d’avocate pour faire évoluer les lois. Bon les hubots sont pas tous serviables et serviles. Anita par exemple, est une ancienne hubot sauvage amoureuse de Léo, qui dirige un groupe de hubots indépendants, sans propriétaires, bien décidés à être libre et prêts à tout pour le rester. Mais si les hubots veulent être libres, et peuvent tomber amoureux, c’est qu’ils éprouvent des sentiments, et qu’ils ont une conscience. Peut-on alors continuer à les reléguer au rang de machines et les mettre à la casse dès qu’ils buggent ? Doit-on les considérer comme humains? Les couples hubots-humains doivent-ils vraiment être considérés comme une abomination ? En ces temps houleux de débat sur le mariage gay, vu comme contre-nature par certains, les questions que pose Lars Lundström sur ce qu’est l’amour, et la force des sentiments, tombent à pic.