La création de la chaîne SyFy repose sur l'idée de flatter un public fan de la première vague de S-F de l'époque des années 60 (Star Trek).
Dans cette optique, nombreux sont ceux qui ont produit, films, séries et téléfilms en rapport plus ou moins vague avec la science-fiction pour capter ce public.
Si à l'origine SyFy faisait clairement des séries B cheap au possible, elle est devenu progressivement un mainstream et produit de grands shows, avec des acteurs connus et un budget conséquent au niveau des effets spéciaux. La série Defiance en est l'aboutissement le plus parlant.
Si sur la forme, cette série renvoie aux archives Ina, ses prédécesseurs, sur le fond la recette n'a pas changé depuis 30 ans... D'autant plus qu'on sent que les cadres de chaîne souhaitent diversifier l'audience. Ainsi, on pourra voir une mini-intrigue que n'aurait pas renié Vampire Diaries et consort.
C'est dommage de retrouver toujours les mêmes histoires d'une série à une autre, ici, la série les cumule au possible et se disperse d'un point de vue scénaristique. Comment gérer des intrigues amoureuses lycéennes avec des batailles de science-fiction, de l'aventure à la Crocodile Dundee, des histoires de pouvoirs et des complots, et du drama familial avec la relation père-fille.
On retrouvera pour notre plus grand déplaisir le bestiaire de freak à la Star Wars, avec une caractéristique pour chaque race : les intelligents ont la tête du méchant façon Hellraiser, les gros muscles avec le QI d'un chihuahua ressemble à Hellboy, les types raffinés et intrigants ont des allures d'Elfes, les aliens voleurs et adroits ont des traits proches des humains avec le nez aplatis et un front plus massif.
On a même droit à des robots et des mechas!
La mise en scène oscille entre série de qualité et mauvaise série B.
Fou-rires assuré quand Julie Benz, une grande blonde qui joue le Maire de la ville, présente la putain du coin, une petite brune et balance, d'un ton naturel : "C'est ma sœur". Comme l'acteur principal, on reste bouche-bée, mais pas pour les même raisons...
Même chose pour la scène de la bataille ultime où Roméo & Juliette se font des bisous dans le cou entre deux salves de rayons lasers.
On se tape même des minorités, avec un chef de famille amérindienne et un black translucide, genre sidekick inutile.
La série est une compilation de stéréotypes et de scènes exploitées des centaines de fois à la TV/cinéma, éculant tous celles prévisibles au genre S-F.