La déchéance d'une série que l'on a, auparavant, grandement estimée, c'est toujours quelque chose de difficile à vivre. Et ce n'est concrètement pas pour rien que j'ai mis tant de temps ( environ quatre mois ) pour me décider à vous rédiger une chronique sur cette troisième saison d'Arrow, aka la Flèche, le mec au blase le plus classe du monde. Ce n'est pas pour dire, mais j'ai rarement vu pareil naufrage. Et oui, le jeu de mot était volontaire. Car "Arrow" semble avoir perdu ses repaires, et ses origines, de vue; les deux l'ont, semble-t-il, abandonné à son triste sort. Il est tout de même complexe de savoir par où commencer. En fait, c'est surtout que le truc contient tellement de défauts ( terriblement grossiers, faut bien le dire ) que je ne sais guère comment débuter l'attaque. Commençons donc par les bons points, puisque la plume me manque. Au début, cela partait plutôt bien : j'avais comme l'impression que les défauts de la saison précédente avaient été néttoyés, revus et corrigés. Sauf que les impressions trompent, et ne sont véridiques qu'un temps. Car il faut bien le dire, le tout vire rapidement au mélodrame violet, si ce n'est à la fable d'amour pour adolescentes de treize piges en manque d'amour. Oui, "Arrow" a viré du mauvais bord : c'est un peu le "Plus belle la vie" des ricains, si vous voulez. "Les feux de l'amour" des encapés, quoi ! Et c'est d'autant plus triste que l'essance même de la série s'en va au fur et à mesure que le temps passe. Les mecs ne savent plus trop où aller, et l'imagination vient à leur faire défaut : c'est une évidence, la série est à bout de souffle, et refoule le réchauffer. J'ose le dire, l'écriture est catastrophique : non seulement c'est mauvais, mais en plus, cela pompe encore plus Batman que la saison précédente. Et au cas où vous vous poseriez la question ( par le plus pur des hasards ) : "oui, c'est encore plus pathétique". Clairement, le plagiat est, sinon assumé, d'autant plus révoltant que les spectateurs semblent apprécier le personnage comme cela; n'importe quelle personne attentive au travail de Nolan ( ne parlons même pas du comics, c'est un poil trop pointu pour certains ) comprendra que le grand méchant de la série vient de "Begins". Et c'est d'autant plus triste que le comics dont est tirée la série ne manque clairement pas de potentiel ( pour ce qui est des bad guys ). Reprenant allègrement le scénario du métrage suscité, les scénaristes ne font même pas l'effort d'inventer quelques éléments nouveaux pour l'intrigue : non, c'est juste un plagiat, et ça s'arrête là. Et que l'on vienne surtout pas prétendre que les puits de Lazare sont nouveaux : non, ils viennent du comics. Et puis, faut tout de même avouer que le Ra's al Ghul de la saison est terriblement ridicule : je m'attendais à quelque chose de bien, et je regrette clairement ce bon vieux Liam Neeson. Parce qu'il faut dire ce qui est : Matt Nable n'a pris du personnage que l'aspect vieillard, délaissant tout ce qui en fait l'essance même au profit d'une mollesse complexe à atteindre, que l'homme n'a, vraisemblablement, pas eu de mal à atteindre. Comment vous dire que le plus grand guerrier de l'histoire ne doit pas être gâché ainsi? Mais bon, faut quand même dire que le reste du casting n'est pas forcément meilleur. Outre un Stephen Ammell encore plus monolithique qu'à l'accoutumée, et une Felicity convaincante mais sans plus, on retiendra surtout LE gros fail de la saison ( oubliant Nable ) : Colton Haynes, encore plus mauvais que dans la saison précédente, et d'autant plus ridicule qu'il commence à, tristement, se prendre au sérieux. Passons sur la prestation complètement foirée du bien aimé Diggle ( c'est plus rapide de les appeler par leurs pseudonymes ), et parlons plutôt de Merlin père, et de LA surprise de la saison, Brandon Routh. Ancien Superman ( pas si raté que cela, au final ), le mec est clairement l'attrait humain de la saison : il affiche un charisme qui manquait clairement à la série, et conduit à un humour bienvenu. On regrettera seulement la direction prise avec le personnage de Felicity, faisant encore plus virer le truc dans un mélodrame puribond, bien plus que la série ne l'avait jamais été. Evidemment, cela conduit à une accumulation des twists finaux ratés, et à un raz le bol général de celui qui aimait, et qui n'aime pourtant plus. C'est à vous en dégoûter du personnage, je vous jure. Il serait inutile de mentionner le ridicule assumé de l'aspect général du Red Arrow, et de la stupidité de tellement plagier Batman qu'on y fait des références directes, sans seulement chercher à lui rendre hommage. L'écriture vire donc à la noyade, et la série devient de plus en plus commerciale. Elle commence clairement à perdre son âme, et à la vendre aux producteurs pour, comme ils le désirent, récolter toujours plus d'audience, et accroître le succès de cett esérie qui se révèle, pour eux, une véritable poule aux oeufs d'or. Sauf que c'est l'effet inverse qui se produit : les gens en ont marre d'assister à pareille déchéance, et les chiffres, par delà même ce succès faiblissant, faiblissent d'eux mêmes. Et pour essayer d'encore plus faire dans le populaire et le commercial, l'humour est décuplé ( notamment celui qui concerne le duo principal Arrow/Felicity ) et rabaissé au stade de simples calambours en bois. Il ne sera ainsi pas rare d'assister à des tentatives de faire rire avec une grande finesse ( le genre qui te rappelle Chuck Norris avec un Bazooka dans un asile de fous ). Prenons l'exemple de l'épisode : il représente, à lui seul, ce changement d'horyzons et d'état d'esprit. Et puis, faut quand même avouer que les effets spéciaux ne suivent pas. C'est pas pour dire, mais Flash, contemporain à Arrow, en possède des biens meilleurs. Pourtant, je n'imagine pas que le budget soit bien différent, aux vues de tout le reste, clairement identique. Ensuite, il faut bien dire que l'on a atteint la fin du cycle de fonctionnement d'Arrow : les flashbacks deviennent handicapant, et comme ils semblent ne plus avoir grand chose à raconter, on ne se concentre guère dessus. Au final, ils gâchent bien des moments, notamment ceux d'une bien palpable tristesse. Et l'arrivée de Flash annonce clairement le deuil de l'Arrow d'antan. Que dire d'autre, si ce n'est que c'est indéniablement raté, et qu'ils n'ont pas eu les coronès de suivre la direction qu'ils avaient annoncée en fin de saison? Un véritable gâchis, ni plus ni moins. Je ne vous la conseille guère.