La série Arrow est un choix audacieux pour la chaîne CW, à la fois poursuivre l'adaptation télévisuelle de comics sous format de série télé à destination des ados et jeunes adultes, cible principale de la chaîne en terme d'audimat, et à la fois essayer de faire venir un public un peu plus mature.
Et la série est à l'image de ces deux tendances, avec des qualités indéniables par la volonté de faire quelque chose de différent et de mature, et des défauts inhérents aux séries pour teenagers bas de plafond.
La première chose que j'ai remarqué, c'est la qualité d'écriture des épisodes : les scénaristes savent se distancer des adaptations médiocres et "faciles", niaise et manichéennes qu'on nous abreuve à longueur de temps, en créant des intrigues qui se chevauchent et rendent la vie des protagonistes difficile, avec des explications et des raisonnements qui tiennent la route.
Le casting est clairement accrocheur, entre un sympathique et assez crédible Stephen Amell, qui au-delà d'avoir la tête d'affiche, se donne vraiment à fond dans son premier grand rôle. Plus un bon paquet de belles jeunes femmes, sans jamais donner dans le vulgaire ou l'aguicheur (grosso merdo, elles ont toutes des physiques de mannequins -oui, c'est un harem romance).
Un problème récurrent de la série, inhérente à nombre de ses consœurs : le caractère répétitif des épisodes, avec toujours un schéma identique : un méchant arrive en ville (ou attire l'attention du vigilante), celui-ci enquête, essaye de débusquer ces failles, une première confrontation qui échoue lamentablement, puis un final explosif où il élimine le méchant de service et tous ses hommes de mains, ou le livre à la police, avec de préférence le sauvetage au passage d'un de ses proches qui s'est trouvé mêlé indirectement à l'affaire.
L'autre point noir qui achève la série sur la durée : le caractère statique des personnages et des intrigues multi-épisodes : quoi qu'il arrive, la "Capuche" et les autres personnages récurrents ne changent pas malgré le fait qu'il échappent à la mort à plusieurs reprises, ou qu'il découvre un terrible secret ou voir un ancien ami mourir dans leur bras.
Autre exemple : Digg, le garde du corps et camarade du justicier, son rôle se restreint à être la conscience du héros dans ses (nombreux) moments de doutes, à aucun moment il n'aide le héros sur le terrain, ce qui le rend parfaitement inutile...
Idem pour des intrigues : l'épisode se termine avec typiquement un bad guy qui a échappé par miracle aux forces de police et au justicier, et dans l'épisode suivant, plus personne n'en parle plus alors qu'il devrait tous être focalisés sur sa traque. On se tapera donc des pitch du genre "tu te rappelles le lieutenant tête-brûlé de la police que tu as sauvé dans le 3ème épisode? Il reviendra dans 8 épisodes pour te sauver les miches au moment le plus critique".
Dans le genre teenager, on se tape des histoires d'amour impossible entre la bombasse de la série (Katie Cassidy) et le héros tourmenté, des slogans gratuits et revus milles fois type "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" et ou des "je ne peux pas tomber amoureux d'elle car je risque de mettre sa vie en danger". Idem pour les histoires d'amitié qui vont et viennent, les épisodes rébarbatifs et lourdingue sur la "confiance", ainsi que les histoires de famille.
Tout ça donne par moment dans le mauvais mélo-drame feuilletonnant à la Dallas ou les Dessous de Palm Beach (sic) dans sa version 16-25 ans.