Il y avait longtemps qu'une série n'avait pas proposé un suspense comme celui-la. La dernière, en terme d'intensité, doit être 24 heures chrono. Chaque épisode de "Following" a sa dose de stress. Un tueur en série Joe Caroll s'évade de prison en liquidant 5 gardiens dans une seule et même pièce, du moins les corps y sont tous retrouvés. Ca relève déjà de l'exploit mais la suite sera plus surprenante encore. Ryan Hardy (Kevin Bacon), ancien agent du FBI est sorti de sa retraite forcée pour retrouver celui qu'il a arrêté plusieurs années auparavant. Habitué des séries (Vampire Diairies, Dawson) et du genre "cinglé de première tuant comme il respire" (scream, Souviens-toi l'été dernier), Kevin Williamsson est au commande de ce petit phénomène télévisuel. Sorte de gourou, Joe attire tous les barjots des Etats-Unis. Ensemble, ils vont animés un peu plus la vie trépidante du FBI. Soyons honnêtes, la série tient toutes ses promesses et est haletante du premier au dernier épisode. Là où le bat blesse, c'est que sa principale qualité découle de son principal défaut. Un divertissement de ce genre doit au minimum être crédible, les réactions des protagonistes doivent être un tantinet intelligentes. Le FBI et la police ne peuvent pas systématiquement prendre les mauvaises décisions. Or ici, chaque décision est pire que la précédente (on se sépare à tout bout de champ, un flic par ci et l'autre par là. On libère des suspects, on se fait avoir comme un bleu. On sait que ça pue mais on se fait quand même buter comme un... bleu. On se la joue perso et on se fait berner. Bref, c'est du grand n'importe quoi). Pourtant le summum est atteint des les premiers épisodes. A trois reprises (
kidnapping de Sarah Fuller, kidnapping du gamin et tentative de meurtre de Claire
) une trentaine d'agents fédéraux se font rouler dans la farine, c'est navrant de débilité. Au moins tout ce petit monde a le mérite de faire rire le spectateur que je suis. Habituellement, je suis un excellent client de ce genre de série mais trop de comportements stupides en font un divertissement beaucoup trop médiocre. On a le sentiment que Kevin Williamsson ne croyait pas en son pilote et, surpris que ça plaise, il a dû se grouiller à mettre en boîte les 14 épisodes suivants. Rayon casting, Kevin Bacon tient le rôle le plus important, celui du gars sur quoi tout repose. Le tueur écrit un bouquin dont IL sera le héros, le FBI court comme une poule sans tête quand il n'est pas là et nous, nous misons beaucoup sur ses talents d'acteur. Malheureusement s'il est bon comédien, son personnage Ryan semble souvent bête et niais. Il est une sorte de fataliste optimiste, amoureux fuyant, victime bourreau, etc. Ce mec est un pardoxe ! Un peu à l'image d'un Jack Bauer, le charisme, le courage et l'abnégation en moins. Il manque un type de cette trempe dans Following, un type qui tente d'anticiper les choses au lieu d'avoir 2 coups de retard à chaque épisode. Le personnage du tueur, joué par James Purefoy, est un fanatique d'Edgar Allan Poe. L’écrivain est sa principal source d’inspiration pour mettre en œuvre son plan machiavélique. Caractère impressionnant dans la première moitié de la saison, il devient plus insipide par la suite (
pourquoi le faire boire autant ?
). On ne s’attache pas aux nombreux personnages de la série et leur futur nous importe peu. Tout ceci est bien dommage car Following avait beaucoup de potentiel, je crains que la saison 2 soit déjà celle de trop.