Elementary présente une version alternative de Sherlock Holmes, si éloignée de l'original, et si semblable aux autres séries de "super consultants" de la police qu'on se demande déjà : pourquoi donc avoir eu ce besoin d'appeler les personnages "Sherlock & Watson" ?!
Pour surfer sur le succès de la BBC avec son Sherlock ? Certainement. Mais concrètement, cela n'a plus rien à voir, il valait mieux faire ce qu'a fait "Le Mentaliste" : avoir un personnage original ! Cela ne demandait de rien changer dans la série (à part les noms).
Watson en chinoise, ça fâche ? Cela aurait pu, mais c'est finalement si bénin comparé à l'immonde traitement réservé au personnage de Sherlock.
Ce Sherlock là est l'exact inverse de ce qu'est le véritable Sherlock, excepté la faculté à observer l'environnement.
Ce Sherlock Holmeslette est une tapette capricieuse, vicieuse, égotique, méprisante, irrascible, pleurnicheuse, efféminée.
Là où le vrai sherlock holmes est un individu à part entière, monolithique, psychologiquement stable et impénétrable, notre Holmeslette est une girouette percluse de petits tracas émotifs, ayant besoin d'une maman, juste bonne à se faire psychanalyser comme tout personnage se trouvant dans une série américaine située à New york, la ville qui compte autant de psychanalystes au mètre carré que de pigeons. (les seconds nourrissant les premiers).
Là où le vrai sherlock holmes est digne et honorable, Sherlopette cède à ses petites pulsions sadiques infantiles allant jusqu'à torturer un suspect pour son plaisir personnel. L'apologie de la torture étant toujours en vigueur dans les valeurs annexes propagées par les séries américaines.
Là où le vrai sherlock holmes est froid dans ses interactions sociales dans un soucis d'efficacité et de centre d'intérêt par rapport à ses affaires, Holmeslette est volontairement hostile et socialement destructeur en mode "fun".
Là où le vrai sherlock holmes parvient à frayer avec ses occasionnelles périodes de drogue dues à l'ennui et au manque de défi intellectuel, Shermolle est d'une totale fragilité, ancien addict, se droguant compulsivement par désespoir, par déni de la réalité et refus d'affronter ses problèmes. Ouais, c'est une merde, d'une lâcheté compréhensible, humaine, excusable, mais toute ordinaire et inappropriée au personnage.
Là où le vrai sherlock holmes n'a aucun besoin de compagnie féminine (particularité équilibrée par sa pure passion intellectuelle), Sherlouze est totalement quelconque, du point de vue de ses petits besoins libidineux. Il est même en deçà du commun des mortels dans la mesure où l'amour est exclu de ses soulagements génitaux. Il a besoin de femmes pour vidanger ceci dit.
Pour résumer, Elémentary est bien une série de tarlouze.
Là où la série est encore plus ambiguë, c'est que, malgré le petit tas d'immondices que je viens de vous décrire, elle reste suffisamment racoleuse pour accrocher l'attention. Et pour relever le niveau, il y a tout de même une belle histoire d'amour vers la fin de la saison, et une situation de tension parvenant à détourner avec brio une des composantes de l'univers de Sherlock Holmes.
C'est donc avec un mélange d'intérêt et de dégoût qu'on la suit du premier au dernier épisode.