Cela devient très à la mode les séries policières où les flics sont aidés par des consultants. Alors, on a le mentaliste («Mentalist»), l'écrivain («Castle»), un ex-agent de la CIA qui anticipe les crimes avant que ceux-ci n'arrivent («Person of Interest») et dans le cas qui nous concerne une sorte de détective, ex-drogué, qui a un esprit déductif incomparable, «Elementary».
Évidemment, «Elementary» nous fait référence à «Élémentaire mon cher Watson» de l'univers de Sherlock Holmes. Sauf que là le contexte est le New York actuel et que Watson, Joan Watson, est une femme (interprété par l'excellente Lucy Liu). Dans la série, celle-ci est recrutée par le père de Sherlock afin de surveiller son fils et d'éviter qu'il ne retombe dans les travers de la drogue. C'est en fait une marraine d'abstinence. Très vite complices, elle va l'aider à résoudre des enquêtes policières.
Au-delà de l'idée initiale originale, tout le reste reste très classique. Enquête policière, le consultant voit des choses ou déduit des choses que les policiers ne voient pas, retournement et retournement de situation, puis l'enquête est close et les bandits sont envoyés en prison. Rien de surprenant. Mais comme pour toutes les autres séries policières citées ci-dessus, on se prend au jeu. On joue aux devinettes, on essaye de trouver les coupables, on s'attend aux surprises habituelles puis on essaye de comprendre. Et parfois ce n'est pas facile.
Dans le cas d'«Elementary», ces ficelles fonctionnent très bien. Cela dit, il arrive que certains épisodes soient un peu compliqués, notamment au niveau du rapport entre les personnages, qui a fait quoi, qui est ami avec qui, qui est de la famille de qui, qui doit faire quoi... Il faut être attentif. D'autre part, certaines facilités scénaristiques passent un peu mal. Et c'est un trait que les séries policières américaines ont en commun: le don de toujours trouver une solution lorsqu'il y a une impasse au niveau du scénario. Voilà que d'un coup notre consultant sait où untel habite, grâce à une déduction incroyable, ou alors il sait ce qu'untel a fait chez lui 3 ans avant rien qu'en consultant en 10 secondes un fichier informatique... Trop facile cher Watson.
Sinon, malgré une certaine insistance sur le thème de la drogue, le rapport entre Holmes et Watson, strictement professionnel, fonctionne très bien. Et comme dans de nombreuses séries, le fil conducteur, ici à la poursuite du grand criminel Moriarty, est particulièrement bien mené. D'ailleurs, la fin de la saison est particulièrement intense et surprenante.
«Elementary» est donc une bonne série à suivre, on s'y attache très vite et la quête finale relève le tout et maintient le spectateur jusqu'au bout. Il faudra juste accepter certaines incongruences au niveau du scénario.