Découvert grâce aux promotions de Canal +, "Banshee" est une véritable claque intelligente ! Une série coup de poing addictive et fascinante créée par Jonathan Tropper et David Schickler. Un mélange de polar, film d'action et western détonnant incroyablement bien mis en scène. L'histoire est très originale, inventive et brille par ses retournements. Nous suivons donc les péripéties d'un ex-détenu qui devient le Shérif d'une petite ville en Pennsylvanie, où vivent Indiens, Néo-nazis et Amishs. Entre boîtes de nuit sadomasochistes, vieux bars ou réserves délabrées, Banshee est une ville où les problèmes s'accroissent dans les différents coins dès lors de l'arrivée de cet homme. Cet anti-héros qui devient de plus en plus attachant au fil des épisodes, est d'un charisme irréprochable. Lucas Hood est sans nul doute l'un des personnages de séries télés que je préfère. Nous prenons parti de cet antagoniste. Ce qui rend les séquences chocs plus éprouvantes moralement étant donné que nous connaissons son passé. La révélation de la série est Antony Starr ("Wish You Were Here"), qui est d'une intensité folle. Sa performance est époustouflante et il sait alterner plusieurs facettes. Ivana Milicevic est elle aussi une très bonne actrice, dans la peau de cette Carrie Hopwell, fille d'un dangereux criminel Ukrainien. Ben Cross l'incarne avec grande habileté. Ulrich Tomsen ("Festen") est lui aussi excellent dans son rôle. Kai Proctor est un personnage intéressant et imposant, il est l'un de mes personnages favoris. Lili Simmons ("Bone Tomahawk") est quant à elle parfaite en sa filleule. Frankie Faison, Hoon Lee, Rus Blackwell, Matt Servitto, Kelly Dunn, Ryann Shane, Chris Coy, Tom Pelphrey, Matthew Rauch et Odette Annable font eux aussi partis du casting. Tous sont d'une très grande justesse dans leurs prestations. Les personnages sont très bien écrits et exploités au fil des saisons, ils sont charismatiques, attachants et passionnants à suivre. Si la série nous présente des méchants d'anthologies comme un militaire fou, un Indien d'une extrême violence et même des nazis, elle nous montre aussi leur point de vue. Le spectateur est donc en constant questionnement envers eux. Sexe, violence et corruption, voici le magnifique cocktail de "Banshee". Très trash et crues, certaines séquences sont torrides et gores mais sublimement montées et filmées. La réalisation et le montage sont deux des grandes qualités de cette série. L'esthétisme de cette série est travaillée, nous plongeant dans une atmosphère lourde voire étouffante mais offrant toujours des moments d'une grande légèreté. La seconde saison ainsi que la quatrième sont même intimistes voire contemplative. L'émotion est au rendez-vous. Tout est parfaitement rythmé, ordonné à la seconde près. Certains plans sont d'une recherche artistique totale, variant les ralentis, contre-plongées, plan-séquences et jumps cut, et la photographie est sublime. Je trouve les décors magnifiques. L'humour noir est notamment très présent et se révèle très efficace, drôle et jouissif. Cela principalement dû à certains personnages tels Job, Sugar Bates ou Lucas Hood. La musique est elle aussi très bien choisie. Les metteurs en scène ont parfaitement choisis leurs morceaux, et les juxtaposent très justement lors des scènes où ils sont utilisés. Les showrunners nous offrent une ambiance Rock'n'roll que je raffole particulièrement. Un coup de cœur sur cette bande sonore, un coup de cœur sur ces protagonistes, un coup de coeur sur la mise en scène du scénario ; bref un coup de cœur sur cette série. Si la qualité d'écriture des saisons varie (la saison 3 étant l'apogée de la série), l'ensemble n'en reste pas moins passionnant et addictif. Revenons sur chacune des saisons. La première saison est bonne, mais la regarder plusieurs fois m'est difficile après 4 ou 5 visionnages. La seconde est nettement meilleure est offre des émotions parfaitement réussies ainsi que des séquences encore plus violentes. La troisième est excellente, se concluant en apothéose. Plus maitrisée, plus fun et plus sanglante, cette saison 3 offre des moments de télévision uniques. Vient la dernière saison, qui par manque de budget s'est vue raccourcie de 2 épisodes. Si le manque de budget se voit, elle reste bonne et conclue la série de façon juste, belle voire légère avec un ton d'espoir. Malgré quelques invraisemblances grossières et une fin qui semble vite expédiée, cette saison m'a laissé un goût de nostalgie en bouche que je ne peux ignorer. Quitter Banshee m'est difficile, à l'instar de l'un de mes anti-héros préférés, mais j'y reviendrai bien à l'avenir. "Banshee" est une série qui m'a fait vivre, rêver et voyager, si l'on peut ne pas adhérer au parti pris des premiers épisodes je recommande tout de même cette aventure.