Une première saison et une série qui se révèle très étrange. Il s’agit de ces quelques séries qu’il faut voir pour comprendre et dont il est très difficile d’expliquer ce qui s’y passe. Ce qu’on retiendra, c’est que c’est une saison au ton à la fois poétique et métaphysique, sur un soupçon de fantastique et de drame. Le tout reste très contemplatif : on part d’un concept de base qui est très intéressant, mais plutôt que de tenter de donner une explication, la série part sur le principe de raconter comment les gens vivent après ça. La « Disparition » est arrivée, c’est un fait, comment vivre après ça. Là où la saison fait très fort, c’est dans sa description d’une société trois ans après l’évènement, une société qui a été profondément meurtrie par cet évènement et qui n’a jamais réussi à l’oublier.
2% de la population a disparu, mais tout le monde est touché d’une façon ou d’une autre. On suit différentes histoires principales mais ce n’est qu’à l’avant-dernier épisode qu’on comprend comment tout a commencé pour eux. Rien n’est montré, tout est suggéré : concrètement, on ne voit personne disparaître mais on sait qui a disparu. C’est un montage très intelligent. Certains épisodes trainent un peu en longueurs, mais le fait que les différents fils rouges s’entrecroisent de temps en temps avant de se rejoindre à la toute fin crée un intérêt grandissant au fil du temps. Une histoire très intéressante donc, mais aussi très contemplative, poétique, ce qui la rend parfois un peu hard à suivre.
Globalement, le casting est très bon. Il n’y a pas réellement de ratage à ce niveau. Même les adolescentes sont crédibles dans leurs rôles, ce qui permet de rendre chaque personne plus ou moins attrayant selon le spectateur. Pour ma part, je retiendrai Ann Dowd, Scott Glenn, Christopher Eccleston ou encore Amy Brenneman. Techniquement, la série se tient admirablement bien. Comme je l’ai déjà dit, le montage est très intelligent pour « filmer » les disparitions, mais il en est de même sur l’ensemble de la série : tout est dans le suggestif. On colle au plus près des acteurs pour nous faire vivre ce qu’ils vivent eux. On découvre l’environnement en même temps qu’eux. Un montage et donc une mise en scène intelligente, prenant le recul uniquement lorsque cela devient nécessaire. La musique contribue énormément à créer cette ambiance poétique et mélancolique, avec quelques thèmes très forts.
Une première saison d’une série bien étrange. Vu le final, qui conclut très bien la saison (mais aussi la série), je me demande bien ce que nous réservera la saison 2. Une série qui peut effectivement faire penser à Lost dans son ambiance, la façon dont est raconté le récit, le ton donné. On verra ce que nous réserve l’avenir, mais cette première saison est à la fois une très belle saison et un premier essai transformé. À confirmer.