Après deux saisons remarquables, voire excellentes, la seconde, le deuxième retour d’Orange is the new Black était attendu de pied ferme. Netflix, par ailleurs, n’aura pas démérité en travaillant dur sur la promotion et l’atwork de cette troisième saison. Débarquée le 23 juin dernier, toujours au format 13 épisodes, la série n’aura pas été aussi convaincante que l’effort fourni pour la vendre. En effet, après deux saisons vitaminées, drôles mais substantielles, le petit train-train comique semi-dramatique de cette nouvelle année nous semblera à tous passablement anodin. Après l’arrivée de Piper derrière les barreaux, le personnage ayant été la tête d’affiche d’une première saison vouée à la découverte, puis à la guerre des clans sur fond d’appartenance raciale de la seconde saison, avec le final bluffant que nous connaissons tous, les petits tracas et autres trafic de culottes sales nous paraissent alors affreusement communs. On sent alors cruellement l’envie de la production et de sa créatrice de lever le pied, de poser les caméras sur les personnages annexes, utilisant la monotonie pour caractériser la vie carcérale.
Rien ici n’est certes à jeter, qu’il s’agisse des romans pornographies de Crazy Eyes, du trafic de Piper, de la privatisation du pénitencier et de l’évolution du personnel dans ce nouveau système capitaliste. Chacun y va de ses petits soucis, de ses petits projets, auxquels le scénario tente d’amener de nouvelles pistes, sans réelles succès. A ce titre, la campagne de dénigrement du personnage de Sofia tombe à l’eau, élément annexe de la fin de saison, au même titre que la disparition, momentanée, sans doute, de Nicky. Voilà que tout soudainement la série, tant énergique jusqu’alors, dort paisiblement sur ses lauriers, tentant de faire rire sans prises de têtes. Toujours dans cette même démarche d’allègement, Piper perd sa place de vedette de la taule, alignée couverte aux côtés de ses codétenues avec lesquelles elle partage son temps d’apparition. Dans tous ce fratras, ajoutons cette petite histoire dans l’histoire de la secte de Norma, pénible petite parenthèse peu satisfaisante, notamment du fait de la présence incessante et désagréable du personnage de Leanne.
Comme précédemment, mais cette fois-ci pour clairement meubler les épisodes, on choisit le flashback pour nous faire découvrir les personnages et leurs histoires avant l’incarcération. Sur ce fait, nous voici invité à découvrir le passé de Chang, de Diaz mère ou encore de Joe Caputo, le directeur amusant de l’établissement. Tout ça fleure bon la routine d’une série qui, on l’espère, saura trouver l’énergie manquante la saison prochaine. Alors que cette troisième saison n’est pas trépidante, elle pourrait pour autant servir de transit entre le drame de la seconde et le potentiel coup de fouet de la prochaine. Espérons-le en gardant tout de même à l’esprit que les personnages nous sont toujours plus chers et que cette saison nous aura permis de faire mieux connaissance avec certains d’entre eux.
Finalement, on pourra aussi noter le manque d’importance des nouvelles venues, du moins des deux détenues, l’une folle, l’autre lesbienne prétendante au titre de petite copine vedette. Bref, n’étant pas mauvaise mais tout simplement timide, cette troisième volée nous aura au moins permis d’en savoir plus sur Pennsatucky, Leanne, Big Boo, ou encore Caputo. C’est déjà ça de pris. 12/20