Au vu du vif succès d’une première saison remarquée, atout majeur dans la manche du grand distributeur Netflix, la suite des péripéties de nos prisonnières fédérales préférées était attendue au tournant. Le show de Jenji Kohan revient plus fort encore pour une seconde volée de 13 épisodes, toujours aussi drôles, mais clairement plus dramatiques que les précédents. L’arrivée du personnage emblématique de Vee, à Litchfield, donne lieu à une forme de guerre des gangs pour le contrôle de la taule, des petits trafics en tous genres. Dans la foulée, ces conflits ouvrent les portes aux scénaristes pour faire valoir les arguments raciaux, les clans étant très strictement ethniques. Les enjeux sont donc bien plus importants que par le passé, et cela n’étant pas pour déplaire, le final sera à la hauteur de la saison dans sa globalité.
La fourchette de personnage étant maintenant connue, le plaisir n’en est que décupler lorsque le drame, conjugué à l’humour, frappe les couloirs de la prison, ou chacun choisit son camp, essaie de tirer profit de toute forme de situation. Toujours rythmé, chacun des épisodes de cette seconde saison, fonctionnant toujours en mode flashbacks, permet une réelle avancée de l’intrigue, ce qui ne fût pas toujours le cas et que ne le sera plus vraiment durant la saison trois. La maîtrise des scénaristes permet alors de donner une importance quasi similaire à chacun des intervenants, pourtant nombreux. Piper Chapman, notre héroïne des premiers instants se fond gentiment dans la masse, laissant sa place de tête d’affiche à l’intégralité du casting. Chacune de ses dames est potentiellement au seuil de son heure de gloire et le spectacle n’en n’est que plus passionnant. Tout ça sans oublier les performances des gardiens et autres directeur, je pense là, notamment, à la brillante interprétation du personnage de Joe Caputo.
Admirablement mise en scène, cette nouvelle saison s’offre de tous beaux moments de tension, d’humour et d’intelligence, délaissant au final sa thématique un peu pataude de l’homosexualité. Le conflit prend clairement le pas sur la monotonie de cette vie derrière les barreaux, offrant un réel suspens et ses lettres de noblesse à la série.
Pour autant, il s’agira pourtant d’apprécier l’humour, les personnages un brin caricaturaux et leur environnement pas toujours crédible. Mais l’effet est diablement positif pour celui qui se lâche devant le show de Jenji Kohan, formidable showrunner, au féminin, qui n’a donc pas à rougir face à la concurrence masculine. 17/20