Chaque année, c’est la même chose.
En fait, je n’aime pas vraiment « American Horror Story » ; si je trouve que certaines saisons sont passablement bonnes (« Murder House », « Asylum », « Coven »), d’autres sont très moyennes (« Roanoke », « Cult »), et d’autres carrément mauvaises (« Freakshow » et « Hotel » donc).
Le problème, c’est que chaque année, je vais voir les teasers de la saison à venir, et je les trouve toujours géniaux : ils sont flippants, intrigants, inventifs, bref, ils me donnent toujours envie de regarder… Et je me fais avoir, parce que les teasers sont cent fois supérieurs à la série, et cette année encore, ça n’a pas loupé.
Allez, parlons ensemble de cette catastrophe (pas nucléaire) qu’est « American Horror Story : Apocalypse ».
Ça ne commençait pourtant pas si mal que ça…
Bon, quand je dis « commençait », je parle du tout premier épisode hein, faut pas déconner non plus.
En ouvrant directement avec « LA FIN DU MOOONDE », on a eu droit à un épisode plutôt rythmé, haletant, avec un petit peu d’émotion même.
La révélation d’un bunker souterrain aux règles strictes suscitait ensuite l’intérêt, et au vu de ce qu’il s’y passait, on se disait que les personnages allaient vivre un enfer, et que mourir lors de l’Apocalypse pouvait même sembler plus enviable… On avait envie de savoir ce qui allait leur arriver, s’ils allaient s’enfuir, se rebeller, se plier aux règles…
Eh bah, le soufflet est vite retombé.
Les deux épisodes suivants se passent également dans le bunker et, s’ils ne sont pas les plus mauvais, l’ennui et les incohérences se font ressentir et l’intrigue commence déjà à avoir quelques longueurs auxquelles même l’arrivée de Michael n’a pas changé grand-chose…
… Puis est arrivée l’analepse. (Ou le flash-back si vous préférez, mais laissez-moi étaler le peu de connaissances que je garde de mes années d’études.)
Parce que tout ce que j’ai dit au dessus, on s’en fiche.
Quoi, vous vous étiez attaché aux personnages du bunker ? (Ce qui serait étonnant, au vu de leur charisme d’huître.) Vous vouliez voir comment la situation allait changer, si les personnages allaient pouvoir sortir et essayer de survivre dans une Terre ravagée par les radiations ?
Que nenni ! Au moment où ça commence à être intéressant
(quand les sorcières arrivent dans le bunker)
, BAM, la série vous propose plutôt un magnifique flash-back qui vous montrera comment Michael a grandi, accru ses pouvoirs et comment les sorcières du Coven ont essayé de l’empêcher de provoquer l’Apocalypse. (Et on sait qu’elles n’ont pas réussi, vu que l’Apocalypse a bien au lieu. Bravo les enjeux.)
Si encore on nous montrait des choses intéressantes, mais NON, il ne se passe presque RIEN, et le peu de fois où il se passe quelque chose, c’est RIDICULE !
L’intrigue part dans tous les sens…
S’il y a bien une chose que je n’ai pas aimé dans la seconde saison d’American Horror Story (« Asylum »), c’est son trop-plein de sous-intrigues. On avait droit à des extra-terrestres, un hôpital psychiatrique, un savant-fou nazi, des zombies, un démon…
Eh bien, sachez que tout cela semble bien plus cohérent que dans « Apocalypse » où nous avons entre autre (tenez-vous bien) : un Antéchrist, des sorcières, différents cultes sataniques, la fin du monde,
des ROBOTS (et leurs créateurs insupportables aux coupes de cheveux façon Mireille Mathieu), les ILLUMINATI et ANASTASIA ROMANOV. (?!!?!)
Ça part dans tous les sens, ça n’a aucune raison d’être aussi compliqué, ça n’en devient que ridicule.
Et en parlant de ridicule, il faut aussi que je vous parle des effets spéciaux… Bah ils sont super moches, et parfois carrément grotesques
(je pense notamment à l’ombre de Satan qui apparaît derrière Michael sur fond de « O Fortuna »… Si c’était censé faire peur ou être grandiose, moi ça m’a juste faire rire tellement c’était ridicule.)
Si vous aimiez la série pour son côté réaliste, ici c’est totalement foutu. Tout est tourné en dérision, les personnages sont des caricatures d’eux-mêmes, les blagues (qui parfois cherchent à dénoncer la société sans jamais être subtiles) tombent à l’eau… On en arrive à un point où je me demande si les scénaristes n’essaient pas carrément de bousiller leur propre série. Si c’est le cas ils y arrivent très bien.
(Et si vous vous posiez la question, oui il y a bien épisode sur la Murder House de la saison 1, mais je n’ai vraiment pas envie de parler de ce concentré de fan service et de mièvrerie qui détruit tout ce que la première saison – aka la moins pire – a tenté de créer.
… Mais la fin a quand même réussi à me décevoir.
Il n’y a pas un seul moment de suspens ou d’implication dans l’action, à ce point on se fiche de qui va gagner, on veut juste que la série se termine.
Et puis il y a ce deus ex machina tout droit sorti des profondeurs de l’enfer… Je crois honnêtement que, tout au long de la saison, les scénaristes n’avaient aucune idée de la direction à prendre, et quand il a fallu conclure, ils sont allés nous chercher une solution de facilité absolument… TROP FACILE. Tout ça pour ça… C’en est presque une insulte faite aux spectateurs. Mais au moins la saison est terminée !