Vermiglio
Amilcar de la critique
Amilcar des professionnels
Festival du film Italien de Villerupt
en partenariat avec le Festival du Film Italien de Villerupt et l’IECA
Film présentée par Oreste Sachelli, délégué artistique au Festival de Villerupt,
et Aurore Renaut, directrice de l’IECA
Vermiglio est un petit village de montagne dans le Trentin, en contrebas du col du Tonale, théâtre de batailles féroces de la première guerre mondiale. C’est une autre guerre qui est en train de s’achever en cet hiver 1944-1945, très rude, qui rend la vie encore plus difficile. Cesare Graziadei (Tommaso Ragno) est maître d’école et maître absolu de sa famille de sept enfants, dont trois filles, au centre de son attention. Lorsqu’un sien neveu arrive au village en compagnie d’un autre déserteur, Pietro (Giuseppe De Domenico), un sicilien, il choisit de les cacher dans une masure qu’il possède plus haut dans la forêt. Dans le village personne ne s’aviserait de les dénoncer, mais une certaine inquiétude règne. Pietro éveille la curiosité des trois sœurs, surtout de l’aînée, Lucia (Martina Scrinzi), qui ne manque pas une occasion de lui rendre visite et qui se retrouve enceinte. Qu’à cela ne tienne, on les marie. C’est le printemps et la guerre s’achève. Le ventre de Lucia s’arrondit, si bien qu’il n’est pas question de suivre Pietro qui doit aller en Sicile pour voir sa famille. C’est l’été, il part. Lucia accouche d’une petite fille, mais elle est sans nouvelles de lui. Le temps passe, pas une lettre en réponse aux nombreuses qu’elle a adressées au curé du village de Pietro. L’été se passe et des nouvelles arrivent enfin, ahurissantes. Lucia se rend en Sicile.
« Une histoire d'enfants et d'adultes, de décès et de naissances, de déceptions et de rebonds, de leur solidarité face aux sinuosités de la vie et qui, formant collectivité, deviennent des individus. L'odeur du bois et du lait chaud les matins glacés. Avec la guerre lointaine et toujours présente, vécue par ceux qui sont restés en dehors de la grande machinerie : les mères qui regardaient le monde depuis leur cuisine, avec des bébés qui mouraient à cause de couvertures trop courtes, les femmes qui craignaient d'être veuves, les paysans qui attendaient des fils qui ne revenaient jamais, les instituteurs et les prêtres qui remplaçaient les pères. Une histoire de guerre sans bombes, ni grandes batailles. Dans la logique de fer de la montagne qui rappelle chaque jour à l'homme combien il est petit.
Vermiglio est un paysage de l'âme, un lexique familial qui vit en moi, au seuil de mon subconscient, un acte d'amour pour mon père, sa famille et leur petit village. À travers une temporalité personnelle, il entend rendre hommage à une mémoire collective. »
Maura Delpero, MIAC 2024, Catalogue