Très adroit pour manier la farce, le pastiche, Michel Hazanavicius sait aussi faire preuve de retenue, d’élégance et d’un profond humanisme, comme en atteste son dernier film, "La Plus précieuse des marchandises".
Agathe Riedinger signe l’un des premiers longs-métrages phares de l’année, mais aussi un portrait juvénile troublant et vivifiant, reflet du monde moderne. "Diamant brut" s’avère un écrin rare, révélant progressivement de multiples facettes, de la puissance à la fragilité, de l’éclat au silence.
Une force archaïque très puissante traverse ce brillant premier-long métrage et nous tient en haleine, mobilisés, de sa séquence inaugurale à son générique de fin.
Derrière la caméra, Guillaume Senez et sa cheffe-opératrice Elin Kirschfink scrutent les regards intenses, constamment aux aguets, de Romain Duris dans son rétroviseur, dosent l’ombre et la lumière, l’immobilité et le mouvement – donc l’espoir en marche – qu’induisent les séquences en voiture, et se font ainsi les explorateurs de nos vies chahutées par tant de paradoxes.
CONTRE - Cette fable pseudo féministe commence très bien : élégance et rapidité, on y croit. Et puis, au bout d’une heure, on a bien compris le côté "Portrait de Dorian Gray" version gore avec corps ouverts et fluides en tous genres. Faut c’qui Faust ! Sauf que rien n’évolue, tout devient répétitif, outrancier.
POUR - Film politique, coup de force féministe jusqu’au-boutiste, monstrueux, décapant et régénérant, il est sans conteste l’un des meilleurs « body horror movie » de ces trente dernières années.
L’élégance de la mise en scène est en accord avec celle des sentiments ici racontés. Et la lumineuse présence de India Hair, Camille Cottin et Sara Forestier est un atout majeur de ce film tout en délicatesse.
La présence brute de ces femmes et de ces hommes, la force de leurs témoignages suffiraient à faire pleurer une pierre et donner envie de renverser l’ordre établi.
La réussite de ce procédé narratif, outre la grande qualité du découpage classique d’Eastwood, est due à l’excellence de l’acteur anglais Nicolas Hoult, au jeu facial en parfaite adéquation avec le déchirement intérieur éprouvé par son personnage.
Sean Baker nous entraîne dans une odyssée sentimentale à travers les marges étincelantes de l’Amérique, où se mêlent l’amour et la fureur, les éclats de rire et les larmes.
L’Histoire de Souleymane dessille le regard et aide à combattre l’indifférence. Un film important, essentiel même en ces temps de remous démocratiques.
Après Toute une nuit sans savoir, documentaire ayant remporté l’Oeil d’Or en 2021, Payal Kapadia réussit à merveille son passage à la fiction avec All We Imagine as Light, Grand Prix au Festival de Cannes.
Pour son retour au cinéma, l’acteur-réalisateur Gaël Morel raconte l’histoire d’un amour libre et subtil au sein d’un trio soudainement disloqué par l’arrivée du sida. "Vivre Mourir Renaître" est, à ce jour, certainement son plus beau film.
CONTRE : En dépit de ses promesses, "Megalopolis" ne raconte rien sur l’architecture, la ville ou l’urbanisme. Rien que de vagues histoires d’amour qui ne semblent pas avoir eu le mémo de la représentation des personnages féminins post-#MeToo.
POUR : La maestria de Coppola se déploie ici magnifiquement à figurer une humanité de résistants à conjurer leurs démons face au gouffre de la décadence prête à les avaler tout crus.