Une série intelligente, spirituelle et colossale, ambitieuse, théâtrale et grandiloquente. Mais dont l’excessive poudre aux yeux, façon Game of Thrones, peut tout aussi bien fasciner qu’agacer.
Mr. Robot est un show sombre et dense, où tout est rendu tortueux et impalpable. Une réalisation impeccable à la David Fincher pour une intrigue alambiquée, propice à la complexité informatique, sa connaissance codée et ses algorithmes impossibles. Menée par une voix-off caverneuse, celle de l'antihéros, la série ébahit par son atmosphère.
La série reprend là où Hello Ladies s'était malheureusement arrêtée sur HBO. Quand le célibataire ringard parvient enfin à conquérir la jeune fille populaire. Sauf qu'entre Hello Ladies et Love, il y a un monde. Pas de cruauté chez Love, de cynisme féroce, de désenchantement acharné, seulement cette peur tenace de l'engagement que l'on retrouve formidablement dans Girls.
Avec Nashville, Mornings et l'épisode final, l'auteur propose à la façon d'un Louie ou d'une Lena Dunham sa vision du couple aussi intense qu'élégiaque. Alors, la série devient plus qu'une simple allégorie bien faite, elle devient une histoire. Une belle intention où la fiction reprend ses droits.
La force d'Empire vient de son énergie visuelle et de son verbe. Sa façon de jouer des coudes et de donner du rythme à ses histoires. Sans conteste, les plus réussies sont celles autour du patriarche et de son ex-femme, Cookie.
La mini-série est audacieuse. Ambitieuse, certainement. Un peu hasardeuse aussi. Toujours, elle veille à ne pas délivrer ses secrets, à laisser le miroir partiellement caché, dans l'ombre, là où le mystère et les fantasmes électrisent jusqu'au bout les téléspectateurs.
Sense8 est bien loin du best-viewer d'HBO (…) Plus triviale dans ses cheminements, souvent maladroite et démagogique, et sans enjeu intense. Malgré tous ces défauts pèle-mêle, (c'est) une oeuvre ambitieuse dans son récit mondialiste, agréablement bordélique et sirupeuse.
Chez Grace et Frankie malheureusement, tout manque de fond. Tout est appuyé. Dans leur logis, chez leurs amis, chez leur famille, dans leurs façons d'être. Caricaturale à l'extrême, la série rate son virage dès les premières scènes.
Sur le papier, le Bureau des Légendes avait des airs de ratage. Une vitrine superficielle et romantique sur la vie des espions, mais grâce à l'écriture ciselée d'Eric Rochant, le showrunner (Möbius, Mafiosa), et d'Emmanuel Bourdieu (scénariste des films de Desplechin), la série sonde avec finesse cet univers sans faire de zèle.
Sans arriver bien sûr à la cheville des volets de Scream, la série a du rythme, une écriture facile et une réalisation correcte. Rien d'original, mais loin du ratage industriel.
La série se voudrait une âme à la Dark Knight, une inspiration malade, propice à tourmenter les esprits, profondément humaine. Mais trop prudente, trop balisée, dénuée de toute ampleur, (elle) se réduit elle-même.
Des personnages bien campés, qui toujours frôlent la caricature sans jamais y succomber, embarqués dans des aventures joliment sottes, le tout contaminé par la joie de vivre de Kimmy. On retrouve là tout l'esprit de 30 Rock et de l'écriture de Tina Fey, son art du décalage, mélange de références cinglantes, de cameos foutraques et de petits mots assassins sous des airs jazzy.