Le regard et la mise en scène d'Agathe Riedinger la dépouillent de ces apparats et la jeune femme retrouve là sous nos yeux, dénudée de ces mirages : elle devient un diamant brut par un corps dont la palpitation, la puissance d'être dépasse l'enveloppe de la représentation. Car le désir de Liane avant tout, c'est d'être aimée. Et celui de la cinéaste, nous la faire aimer.
Avec prudence et assurance, Michel Hazanavicius propose un beau conte, incarné vocalement, visuellement intimiste et évocateur, émotionnellement fort, qui sait se positionner historiquement dans un esprit de rassemblement, d’unité.
Passionnant sur son dernier quart, austère dans sa volonté de « direct cinema », "Direct Action" soulève deux questions : a-t-on besoin de montrer en temps réel des actions hors du temps pour restituer leur temporalité et plonger le spectateur en immersion ?"
La légèreté quelque peu anxieuse de la première moitié disparaît au profit d'une peur et d'un chagrin qui envahit tous les recoins du long métrage, effaçant toutes les traces d'ambiguïté et d'ambivalence consubstantielles à l'adolescence pour faire le seul récit du trouble mental.
A la fois brillant et désespéré, « Good One » explore dans une fausse mesure la toxicité d’un patriarcat « ordinaire » qui tuera, à petit feu, le peu d’innocence restant chez Sam. Donaldson nous interroge alors violemment : changeront-ils vraiment un jour ?
Ce nouvel opus dépasse la simple suite pour devenir une fresque intemporelle - qui se moque bien d'être anachronique. […] À 86 ans, Ridley Scott semble encore trouver un plaisir enfantin à jouer avec les stéréotypes d’un cinéma plus vivace et plus espiègle que jamais.
Comme toujours dans les films de Ruffin et Perret, [...] il se dégage de ces portraits d’anonymes, une tendresse sincère et un refus de tout misérabilisme.
POUR - À la norme, l’excès, résolument monstrueux, obscène et gratuit, s'oppose alors une puissance de transgression apte à faire surgir l’œuvre. Et c'est la raison pour laquelle "The Substance" apparaît comme un film qui questionne l'assignation sociale imposée à la femme : assignation à celle qui vieillit et doit céder sa place, assignation à celle qui origine les fantasmes et les désirs.
CONTRE - Sans nul doute, les outrances graphiques, les innovations visuelles, une certaine sophistication et une bonne dose de gore, parties intégrantes du film, sont à même de provoquer des réactions physiques chez le spectateur [...] mais en tendant le leurre du jamais vu, en cherchant la connivence avec son public, en aspirant à ce point à être de son temps – entre sa thématique et ses citations – elle offre finalement un film déjà un peu dépassé.
"Flow" n’est pas seulement une expérience visuelle, technique et animaliste unique, c'est aussi un voyage auditif, qui permet de ressentir les matières, textures, densités, écoulements de la nature et entendre les chants, cris et bruits des animaux.
Par la mort, Avilés filme la vie, par la disparition, une humanité rayonnante, notre cœur enserré se libérant alors dans une profonde introspection sur le sens même à donner à cette mort, et par sa beauté, nous invectivant à la reconsidérer.
Si le film n’évite pas quelques maladresses, à vouloir forcer ses tirs comme lorsqu’une équipe domine sans parvenir à s’imposer, "Rivière" enchante par instant, lorsque le film regarde Manon grandir et s’émanciper.
Ne vous fiez pas à son titre apparemment timide. Sous son emballage de petit film d'auteur soigné, Pas un mot est à vrai dire assez grandiose. Discrètement. Mais d'autant plus puissamment, comme une lame de fond. Précisément pour cette friction entre l'infime et l'immense, bel et bien ineffable.
Dans ce film qui nous rabâche l’amour sans jamais réussir à le filmer, Lellouche se fracasse à ses propres limites, celles d’un cinéaste moyen qui se fantasmait en grand metteur en scène, laissant filer son « amour ouf » dans le glacial vent de l’indifférence.
Alain Guiraudie nous tient en déséquilibre, nous éblouissant au rebord du noir le plus profond. Conte macabre, "Miséricorde" est aussi une comédie noire, où le mystère s'insinue en lieu de tension dans les corps.
Ce geste de cinéma est la réponse à la souffrance d'une mère. Que ce soit le cri animal de Juliette à l'hôpital, le hurlement de Kamila dans un champ, ou la sidération d'autres mères de ne pouvoir pouponner comme étape légitime à leur maternité souhaitée, le réflexe de survie de la réalisatrice face à cette absence fut de filmer.
Spirituel et d’une grande sincérité, À l’ombre de l’abbaye de Clairvaux offre une réflexion intéressante sur la réclusion choisie ou imposée, mais aussi sur les notions de liberté, de quête spirituelle et d’ermitage dans le monde contemporain…
La cinéaste explore avec subtilité la quête de liberté et l’instinct de survie des femmes dans un monde qui les contraint à chaque instant. Mais si la forme se plie à cet enfermement, le geste de la cinéaste, comme celui de son personnage, est un geste de résistance.
"L'histoire de Souleymane" est un geste magnifique tendu vers l'Autre. Sa mise en scène conjure le désastre des relations et élève le portrait d'un « condamné » à un récit d'une profonde humanité.[...]Et le film, aussi rude soit-il, est magnifiquement doux.