Malin, Dubosc profite du canevas pour aborder d'un peu plus près les peurs qui habitent ses choix : la vieillesse, la décrépitude qui en résulte et la fuite du temps. Des angoisses qui font le sel de son travail comme de cette comédie surprenante.
Troisième réalisation de Sophie Marceau, « Mme Mills… » ne semble jamais savoir que faire de son postulat de départ, malgré les efforts louables de Pierre Richard pour remonter ses bas.
Franco réussit la gageure d’éviter cette condescendance irritante qui gâchait ses réalisations précédentes pour coller au plus près à la folie furieuse et quasi morbide du personnage.
Tout en intériorité, le jeu de Zita Hanrot, César 2015 du meilleur espoir féminin pour « Fatima », crée un contraste aussi saisissant que complémentaire avec la fièvre extravertie de Clémence Boisnard, aperçue l’année dernière dans « Django ».
Constamment magnifique à regarder, à entendre et à ressentir, ce n’est cependant qu’à la toute fin de son ultime plan-séquence que « Call me by your name » libère la charge émotionnelle qui l’irriguait jusque-là avec une sorte de pudeur souterraine aussi admirable que légèrement insatisfaisante.
On se sent un peu seul dans ce concert de louanges, mais cette histoire d’amour aussi artificielle que maniérée entre une femme de ménage muette et une créature amphibie nous a laissés de marbre.
Porté par l’obsession maladive de plaire aux jeunes générations, le film ne se permet pourtant aucune fantaisie, si ce n’est celle de trahir son personnage principal.
Véhicule plutôt plaisant pour un Jean Dujardin plus « Bébel » que jamais, ce « Retour du héros » évoque furieusement les facéties en costume autrefois signées par Philippe de Broca.
Clovis Cornillac repasse derrière la caméra et s’en sort plutôt honorablement. Au passage, il se fait plaisir en incarnant un méchant de bande dessinée au look improbable.
Coogler semble sortir les rames lorsqu’il s’agit d’affronter le cahier des charges inhérent au genre. Mais sa vérité est ailleurs. Pour cela, on lui accordera volontiers le bénéfice du doute.
L’histoire de ce migrant africain en attente de régularisation pose de vraies questions et comporte de beaux moments malgré l’approche très didactique et de terribles maladresses d’interprétation.
Hommage au théâtre dramatique américain (Williams, O’Neill), le film est engoncé dans un costume un peu étriqué. Reste la performance magistrale de Kate Winslet, injustement oubliée aux Oscars.
Prodige d’énergie visuelle, d’intelligence et de tension, le film et ses magnifiques acteurs plantent dès le début leurs crocs dans la conscience pour ne plus jamais relâcher leur étreinte.
S’il fallait avaler des couleuvres psychédéliques pour en arriver à ce « Phantom thread » alors oui, le jeu en valait la chandelle. Car le huitième film d’Anderson est sans doute sa plus belle réussite. Son chef-d’œuvre, carrément.