Conscient du poids de ses modèles, Robert Eggers n’arrive pas toujours à s’en démarquer. Cependant, sa vision de "Nosferatu" se révèle passionnante lorsqu’il embrasse sa nature de drame domestique, avec en son centre le regard qu’il porte à la Ellen de Lily-Rose Depp.
Avec la mise en scène d’une folle liberté de Karim Aïnouz, "Motel Destino" se vit donc surtout comme une expérience du désir, de la passion, de la tentation… enivrée par la bande-originale surexcitée d’Amine Bouhafa et la photo planante de la Française Hélène Louvart.
Paul Schrader livre une troublante introspection avec "Oh, Canada", où lumière, obscurité et éternité se mêlent au cœur d'une confession testamentaire.
C’est insignifiant, c’est moche, c’est même pas drôle (ne sortez pas l’excuse des enfants, ils méritent mieux que ça), et ça a coûté plus cher que "Dune : Deuxième partie", "La Planète des singes : Le Nouveau Royaume" et "Godzilla x Kong". Il y a un truc qui ne tourne pas rond dans le monde de Dwayne Johnson, acteur et producteur de ce machin qu’il a assemblé avec sa famille de cinéma.
Techniquement somptueux, "Wicked" est surtout un grand spectacle de tous les instants, à la fois merveilleux et désenchanté, à la fois drôle et tragique, à la fois moderne et déférent envers ses modèles et leur héritage. En bref, un blockbuster de tous les extrêmes. Vite, donnez-nous la suite !
Circulez, y’a pas grand-chose à voir, si ce n’est un faux Liam Neeson Movie qui essaye de piéger tous les gens venus voir un énième film d’action où il casse des tibias. Ce n’est pas le cas ici, mais ça ne veut pas dire que c’est réussi pour autant, malgré quelques notes étonnamment mélancoliques autour d’un grand acteur perdu dans les limbes du cinéma de bas étage.
Si M. Night Shyamalan appartenait à la génération internet, il aurait pu réaliser Heretic, description imparfaite, mais très tendue d’un rapport toujours plus cynique à la religion.
Voici un bon « petit » thriller, petit dans ses moyens mais pas dans ses ambitions. Si 37 : l’ombre et la proie pâtit des défauts d’un premier film et de quelques approximations, il surprend très agréablement par l’habileté de son scénario et de sa caméra. Voyez-le tant qu’il est temps.
Michel Hazanavicius détourne les codes du conte pour capter ce maigre espoir d’une humanité tenace face à l’horreur. Mais La Plus précieuse des marchandises est à son meilleur lorsqu’il teste les limites du représentable par l’animation, quitte à essuyer les plâtres sur des choix artistiques douteux.
On retiendra de "Gladiator 2" la performance de Denzel Washington, et l’approche toujours plus nihiliste du cinéma de Ridley Scott. Mais ça reste peu pour ce blockbuster froid et cynique, visiblement fier de faire beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
"Here" pourra rebuter par son dispositif, proche d’une installation d’art contemporain. Mais Robert Zemeckis en tire une œuvre bouleversante et vertigineuse sur le temps qui passe et s’efface. Non content de signer l’un de ses projets les plus expérimentaux, le réalisateur vient d’offrir l’un de ses plus beaux films.
Coralie Fargeat devient la nouvelle reine de l’horreur avec "The Substance", où la quête effrénée de la beauté éternelle amène à un cauchemar de body horror sans limites incroyablement porté par le duo Demi Moore-Margaret Qualley.