En ces temps où le futur fait peur, Klapisch célèbre, lui, la notion d’avenir. Sans jamais rien asséner mais en mettant en lumière une bande de jeunes comédiens irrésistibles dont l’enthousiasme à les diriger pour la première fois crève l’écran. Avec comme figures de proue Suzanne Lindon et Abraham Wapler dans son premier grand rôle au cinéma.
Visuellement, par contre, le live-action de Lilo & Stitch est une réussite. Les paysages hawaïens aux couleurs flamboyantes stimulent tous nos sens et le petit extraterrestre en image de synthèse s’accorde plutôt bien aux décors paradisiaques. Voilà pourquoi malgré quelques longueurs, le live-action de Lilo & Stitch se révèle une réussite.
La timidité de Kristen Billon se heurte alors à la flamboyance du méconnaissable Théo Christine, qui émerveille par la finesse avec laquelle il chancelle entre désinvolture et mélancolie. De la rencontre entre ces deux êtres paumés germe un coming of age nostalgique qui réchauffe autant le cœur qu’il apaise l’esprit.
Ce foisonnement assumé joue parfois contre le film et pollue ce que cette transmission toxique d'une malédiction ancestrale entend symboliser : la violence faite aux femmes qui se transmet de génération en génération sans qu’elles soient entendues ou crues. Sans cependant jamais abimer la tension qui s’y déploie jusqu’à sa dernière image.
Avec un sens de l’absurde et du tragique incomparable, Tudor Giurgiu redéfinit les contours de l’Histoire à l’échelle d’un cadre à taille humaine. Le bassin vide de la piscine soudain débarrassé de ses occupants affiche son insignifiance. L’(in)humanité ne s’agite plus. Elle est partie ailleurs. Les blessures, elles, sont restés à la surface.
Malgré quelques morceaux de bravoure ahurissants, la franchise portée par Tom Cruise atteint ses limites dans ce huitième épisode, trop long et boursouflé.
Mêlant élans almodovariens (période Movida) et récit familial choral à la HBO, Daniel Burman (Le Fils d’Elias) signe une dramédie à la fantaisie un peu forcée, au rythme trop lâche, mais qui pose des questions intéressantes. Un sympathique essai de pop théologie.
En racontant les derniers mois avant son envol, ce documentaire explore avec un regard enveloppant, juste et jamais mièvre cette fameuse diagonale du vide, si souvent caricaturée. Et dialogue en cela joliment à distance avec le Partir un jour d’Amélie Bonnin.
Ce que fait Eduard Fernandez tient ici du prodige et permet à ce film sans temps mort de montrer que l’heure des fake news et de la post- vérité n’a pas commencé avec Internet ou les années Trump !
Inspiré d’une histoire vraie, le film se rêve en héritier chabrolien, mais on n’y retrouve ni le regard aiguisé du cinéaste, ni la fascination malsaine que procurent les faits divers.
Dans une ambiance de thriller au cordeau, Bojanov raconte ici les femmes comme objets de toutes les maltraitances sans verser dans le misérabilisme. Grâce à sa mise en images aux couleurs chaudes qui contraste intelligemment avec l’aspect glacial des violences subies par ces figures vibrantes de résistantes en quête d’émancipation. Quoi qu’il leur en coûte.
Il en résulte une émotion réelle, ce portrait d’une France où les conditions de vie sociale ne sont en rien améliorées par la technologie s’avérant d’une touchante actualité.
Car à travers les forêts, les déserts brûlants du Sud, et dans des panoramiques rongés par le sable et les pales des éoliennes, le polar roadster se transforme en western terminal. Espace et horde sauvages, cavale de ville-frontière en pampa, Balle perdue 3 fonctionne comme un pur divertissement bourré d’adrénaline, suant l’essence, le sang et la tragédie. Le cinéma d’action français tient enfin sa trilogie de référence.
La combinaison des qualités photographiques de Battaglia et de la composition musicale d’Armand Glowinski sublime ce récit d’une jeunesse entre deux traditions.
De ces histoires distinctes se dégagent cependant une espièglerie commune, qui n’est pas sans rappeler celle d’Erwan Le Duc. Dans la veine du réalisateur de Perdrix, Dugowson s’abandonne à son imagination pour un rendu des plus ludiques.
Lui choisit de se concentrer sur l’impact psychologique d’un tel traumatisme chez le jeune garçon qui a survécu et passe pour cela par le prisme d’un fantastique distillé avec soin, à hauteur d’un gamin de 13 ans résilient. Et son onirisme poétique ne fait que renforcer la lâcheté et l’horreur du geste initial, dans un équilibre parfait entre douceur et dureté.
Impossible de ne pas penser au récent Mercato de Tristan Séguéla devant ce premier long métrage. Mais trop d’imprécisions coupables dans la représentation des arcanes du ballon rond et une accumulation pénible de personnages réduits à des archétypes tuent dans l’oeuf cette histoire de pouvoir et trahisons à tous les étages.