Avec la lourde tâche de conclure l’une des sagas les plus importantes du cinéma international, “Mission : Impossible – The Final Reckoning” convoque ses prédécesseurs et creuse de façon bouleversante le lien entre Tom Cruise et son personnage d’Ethan Hunt.
En mettant en lumière les enjeux raciaux de l’affaire, le cinéaste allemand Simon Verhoeven propose une relecture pertinente du scandale qui éclaboussa l’éphémère duo pop au tournant des années 1990.
C’est lorsqu’il est purement impressionniste et qu’il laisse le temps à ses acteur·ices-musicien·nes de jouer, de s’installer dans un moment de musique, que le film touche quelque chose.
"Rumours" contraste sans aucun doute avec le traitement classique du film politique, privilégiant in fine la satire à travers ce tableau crépusculaire dans lequel ces haut·es dirigeant·es s’imposent comme le dernier bastion humain face au chaos.
Dans ce film-miroir et exercice d’autodérision, Iair Said a enfin la juste prescience de faire le pari de la tendresse plutôt que de l’ironie, une tendresse un peu brutale parce que pudique.
Avec "Soudan, souviens-toi", Hind Meddeb répare effectivement un oubli mais elle brosse surtout le portrait d’une jeunesse vaillante, révoltée, et notamment celui de filles insurgées. Son documentaire devient l’abri de leurs visages.
"Partir un jour" ne promet jamais de sauver, ni de réparer ce qui a été possiblement raté. Il diffuse cette idée magnifique selon laquelle on peut encore rendre aux choses leur beauté en les réactivant, littéralement en les ré-enchantant.
Le film est plaisant, sympathique. Mais la mise en scène ressemble un peu trop à une fiction de France 2 et ne parvient jamais à sortir cette histoire des limites de son scénario.
"Ce nouvel an…" joue la montre par l’accumulation de sous-intrigues chorales qui ne lui apportent pas toujours beaucoup. Mais son tout dernier acte vaut presque à lui seul d’être vu, tant il parvient à filmer quelque chose de très difficile, car totalement ineffable.
Indomptés, indomptables, l’Amérique doit bien [à ces protagonistes] ce répit et un happy end inespéré, bouleversant. Puissance fantasmatique de Hollywood, splendeur immaculée du mélo.
Cette surstylisation marque d’emblée au fer rouge l’ADN du film : une manière de sauter à pieds joints dans le thriller formaliste qui ne ménage jamais ses effets propres au genre, souvent parfaitement huilés, sans jamais oublier de s’amuser.
Demeurent des acteur·rices inconnu·es mais incroyables, dirigé·es par un couple dans la vie, des personnages, du plus petit au plus important, très bien écrits, drôles, émouvants, humains. "Ghostlight" n’en fait jamais trop dans le coup de théâtre, laisse ses protagonistes exister, vivre, exprimer leur joie et leur douleur jusqu’au bout.
Le MCU continue de s’enfoncer dans les profondeurs du non-blockbuster vide et informe, avec un film qui disposait pourtant de quelques arguments pour s’en extirper.
Rigoureux, voire austère, mais aussi d’un humour pince-sans-rire assez féroce, le film enregistre le deuil de son héros tout en le situant dans la marche du monde.
Attendu depuis la fin de son tournage en 2021, “Ravage” (“Havoc” en VO) débarque enfin sur Netflix et c’est une nouvelle réussite pour Gareth Evans, le réalisateur de “The Raid”.
Il n’y a donc pas que les personnages qui sont pris dans des réflexes masculinistes : le film [...] ne s’intéresse que trop peu aux femmes qui entourent le récit, ni aux affects complexes qui clouent celles-ci à leurs côtés.
On ne peut que constater l’incapacité du film à puiser dans l’immense matière (politique, dramaturgique et esthétique) qu’il avait entre les mains, jusqu’à sa restitution beaucoup trop scolaire des années 1980 à Mexico City qu’il laisse au stade de décorum figé.
Mourad Winter saisit certes quelque chose de cette ambiance cocooning anesthésiante et généralisée qui nous gagne, mais fallait-il s’en accoutumer à ce point ?