Surprenante, fantasque, Sandrine Kiberlain est exceptionnelle et use de toutes les nuances du personnage face à un Laurent Lafitte d'une belle profondeur humaine.
Même le récit multiplie les références plus ou moins appuyées à la trilogie de Peter Jackson, sortie entre 2001 et 2003 au cinéma, La Guerre des Rohirrim s'en sort avec les honneurs et trouve son identité grâce à un souffle épique et tragique porté par une B.O. particulièrement puissante. À découvrir.
Pour le cinéaste Pablo Agüero, né en Patagonie, ce récit historique est l'occasion de lier ses deux pays d'origine, l'Argentine et la France, et de renouer avec Le Petit Prince de son enfance. D'où le prétexte de son film, qui tient plus de l'essai poétique que du biopic réaliste tant il évite de creuser plus en profondeur la personnalité de ces deux personnages historiques.
Rarement abordé à l'écran, le viol conjugal est traité frontalement. Mais à force de vouloir en faire trop, en mélangeant humour et critique sociale, le scénario de Noémie Merlant, coécrit avec Céline Sciamma (Naissance des pieuvres, Portrait de la jeune fille en feu…), s'alourdit au fil des scènes. Dommage, car cette comédie punk et féministe recèle des bons moments.
Autour de la matriarche Antonia (Mary Reistetter), qui donne des signes visibles de détérioration mentale et physique, il y a près de vingt personnes de tous âges dont nous suivons les histoires individuelles comme collectives. C'est la révélation d'un vrai talent du nouveau cinéma indépendant américain.
Réalisé en famille avec ses deux frères, sa mère et sa sœur, Vingt Dieux fait mouche grâce au naturel d'acteurs non professionnels, choisis en casting sauvage.
Les liens fraternels et le feu sacré de la danse salvatrice (Maxime Calicharane, époustouflant) tiennent de bout en bout ce premier long-métrage de Grégory Lucilly. D'énergie et de tendresse.
C'est l'occasion d'une plongée dans le monde LGBTQ d'une région du monde qui cherche à le cacher. Le cinéaste accompagne ses personnages avec sensibilité, sans jugement, et réussit surtout le portrait d'une ville. Constamment surprenante et mystérieuse, Istanboul n'a pas fini de fasciner.
Le résultat est un film vivant, joyeux, qui ne fait pas l'impasse sur les zones d'ombre du compositeur des Parapluies de Cherbourg, dont on découvre les sautes d'humeur, la dureté, le combat de toute une vie contre la dépression.
Parfait dans son rôle mais chancelant dans sa foi, le doyen des collèges des cardinaux (impeccable Ralph Fiennes) est chargé d'organiser le conclave au sein de la chapelle Sixtine et de la résidence Sainte-Marthe (reconstituées dans les studios de Cinecitta).
Reste que, si vous n'avez jamais entendu parler de Wicked, si Broadway n'est pas votre truc et si vous n'êtes pas un arianator, ce ne seront pas les deux heures quarante les plus faciles de votre vie. Mais, dans sa dernière partie, le film devient un drôle d'objet politique.
Sur un tempo électrique, très musical, le réalisateur russe filme les frasques et les provocations de cet anti-héros, prend des raccourcis narratifs, joue la carte du réalisme cru, passe du noir et blanc à Moscou à la couleur à New York. Vertigineux !
Le réalisateur souhaite à l'évidence nous faire réfléchir sur l'époque coloniale et ses contradictions en orchestrant ces collisions d'époques et d'histoires. Mais le sens peine à émerger, et les personnages sont trop antipathiques pour capter durablement l'attention.
À partir des 700 boîtes réunissant des manuscrits, des articles de journaux, des enregistrements de conversations téléphoniques et toute une correspondance, le réalisateur allemand Andres Veiel a élaboré un film exceptionnel qui apporte des réponses précises sur l'énigme Riefenstahl, tout en posant de nouvelles questions.
Au-delà des secrets de famille qui resurgissent brutalement, le réalisateur navigue sur les bons sentiments et explore les liens fragiles entre deux frères joués avec beaucoup de justesse par Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin (Wilfried de la famille Tuche), exceptionnel dans son rôle de Ch'ti.