Malgré le talent des deux acteurs (Brian Tyree Henry et Wagner Moura), l’ensemble, fréquentable, ne parvient pas à se départir d’une impression de déjà-vu.
La complexité de l’affaire laisse d’abord place au quotidien de familles déchirées par le drame qui, à l’instar de l’héroïne Marie (Nina Meurisse, encore une fois excellente), vont prendre une seconde vague en plein visage à mesure qu’elles tentent de faire entendre leur voix.
Au centre, le regard poétique de Carvalho, dont la série adapte la trilogie littéraire "Os filhos de Próspero" avec une lenteur fascinante qui semblera exaspérante aux téléspectateurs trop impatients.
Julien Gaspar-Oliveri signe une mini-série très réussie où il excelle dans le rôle d’un professeur de théâtre bousculant les cours et les répétitions d’une dizaine de lycéens.
La série tient une sorte de journal de bord de l’irrationnel, affectant une mosaïque d’amateurs démunis, contraints, dans l’idéal, à se transcender, mais qui, pour la plupart, tâtonnent dans le néant. Sa grande force repose justement sur son rapport horizontal aux personnages.
Polar choral et toqué du réalisateur de "Traffic", sa série fait se croiser bobos ridicules et mafieux du Guyana dans un New York kafkaïen et labyrinthique.