Pour son premier long métrage, le réalisateur Iair Said se met dans la peau d’un garçon balourd, de retour en Argentine après avoir été largué. Plutôt qu’une chronique familiale, Moi, ma mère et les autres installe une tragi-comédie pour contrer les angoisses de son fabuleux personnage.
Hind Meddeb compose un récit original et humain au milieu des manifestants à Khartoum. De la poésie-documentaire où des citoyens ordinaires, notamment les femmes, confient leurs rêves d’une société libre.
Dans « les Esprits libres », le dernier volet de la trilogie de Bertrand Hagenmüller sur l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, le documentariste suit une résidence artistique singulière où des patients se préparent à jouer une pièce de théâtre.
Durant deux siècles, des milliers de femmes ont subi des abus dans les couvents de la Madeleine, en Irlande. Le réalisateur belge Tim Mielants signe un film majeur et terrassant sur ce traumatisme, avec Cillian Murphy, tout en sensibilité et mutisme dans le rôle principal.
Plus qu’un simple hommage aux Cantacronache, ce collectif turinois pour qui la révolte surgit aussi par l’art, la Marseillaise des ivrognes rappelle le rôle prépondérant des petites mains et des anonymes.
Laissant planer l’ambiguïté, le film, lauréat du Grand Prix de la critique à Cannes l’année dernière, interroge avec justesse et audace notre rapport au handicap, à la marge et à l’altérité.
Dans la lignée de Taxi Driver, Ryan J. Sloan met en scène avec un indéniable sens du suspense une jeune paumée, incarnée par sa coscénariste, lancée dans une traque angoissante à travers le New Jersey. Un pur produit indépendant, film noir autoproduit aux accents rétro.
Avec sa comédie sur les violences sexistes et sexuelles, mettant en parallèle, un collectif féministe, une policière infiltrée et un homme déconstruit injustement accusé de viol, Michel Leclerc signe un film qui tacle avec gourmandise le patriarcat.
André Gil Mata livre une reconstitution soignée, un peu empesée mais picturalement parfaite, de la vie quotidienne d’une famille aisée au Portugal tout au long du XXe siècle.
C’est certes parfois un peu lent, l’utilisation de la voix off discutable, mais Sophie Deraspe saisit à merveille la complexité des problématiques environnementales confrontées à l’intimité de personnages en quête existentielle.
De fait, Alanté Kavaïté esquive les principales embûches à ce débat qui agite nos sociétés – il est entendu que nous n’avons pas tous les moyens de finir nos jours au bord de la mer bercés par le murmure des vagues. Reste un film plein de joliesse, au-delà de ses fragilités, éclairé d’un regard tendre sur le grand âge, les corps ridés de ses acteurs et actrices, et d’une pulsion de vie à laquelle on a envie d’adhérer.