Exceptionnel regard ténébreux dans "Le père Serge".
Plume231
Le Brasier ardent (1923) d'Ivan Mosjoukine et Alexandre Volkoff
[img]http://lh5.ggpht.com/-o6bwvjEH...[/img]
Synopsis : La jeune épouse d'un riche industriel constamment en déplacement pour ses affaires fait un cauchemar récurrent qui la terrorise : un homme très impressionnant, qui prend plusieurs apparences, la poursuit sans relâche avant de la jeter dans un brasier ardent. Elle met cette apparition sur le compte de ses lectures nocturnes favorites. Les nombreux romans policiers qu'elle dévore pourraient avoir influé sur ses rêves...
[img]http://www.cinematheque.fr/dat...[/img]
Critique : Une histoire d'amour "barje", à l'image de la séquence du rêve qui débute le film qui a indéniablement un cachet d'originalité, au fil scénaristique ténu mais étrange et ne manquant pas d'humour ainsi que bénéficiant de décors et d'images peu conventionnels. Ces dernières mélent audacieusement accélérés, surimpressions et arrêts sur image le tout entrecoupé de plans en extérieurs du Paris des Années folles tout aussi intéressants. Ivan Mosjoukine, acteur que j'ai déjà eu la chance de voir dans l'excellent "Feu Mathias Pascal", fait montre d'un don de grimage étonnant en particulier dans la mémorable scène de l'agence de détective. Une oeuvre d'avant-garde totalement inclassable à voir pour tout cinéphile qui se respecte.
Note : 14/20 (***)
[img]http://www.1kult.com/wp-conten...[/img]
Plume231
Feu Mathias Pascal (1925) de Marcel L'Herbier
[img]http://www.cinemotions.com/dat...[/img]
Synopsis : Mathias Pascal, provincial timoré, est ruiné. Il épouse tout de même Romilda, mais abandonne le foyer conjugal à la suite d'une querelle avec sa femme et sa belle-mère. Il se rend à Montecarlo et gagne au jeu. En lisant les faits divers, il apprend qu'on le croit mort. Ce qui lui donne l'idée de commencer une vie nouvelle. Feu Mathias Pascal prend alors le nom d'Adrien Meis...
[img]http://www.cinetecadibologna.i...[/img]
Critique : Je n'ai pas vu un nombre impressionnant de films muets français mais "Feu Mathias Pascal" est sans hésiter la meilleure oeuvre de cette catégorie que j'ai vu. D'abord il faut bien dire que l'histoire est passionnante ce qui n'est pas donné à tous les films. Mais cela n'enlève absolument rien au travail considérable au niveau de la mise en scène de Marcel L'Herbier. Pour notre plus grand plaisir, il filme énormément en extérieurs donnant lieu à des images splendides spécialement quand il filme à travers des plans d'ensemble ou quand il met en scène des fêtes locales. L'audace visuelle du cinéaste à la période du muet est aussi présente. Les scènes de songe du personnage principal sont très impressionnantes. Du côté de la narration, les deux premiers tiers m'ont vraiment donné l'impression d'assister à un chef d'oeuvre. Le rythme est impeccable et le réalisateur sait passer de la légèreté à la tragédie avec une maestria digne de Chaplin. Dommage donc que le troisième tiers accuse quelques fautes de rythme et qu'il se montre négligeable sur certains points scénaristiques. A ce compte, je préfère même la façon dont est représentée une fin quasi-identique mais plus claire dans le pourtant inférieur remake de Pierre Chenal "L'Homme de nulle part". Mais cela n'enlève rien au plaisir de la vision de ce film d'autant plus que le film contient un ingrédient magique à savoir le charismatique acteur Ivan Mosjoukine qui joue avec une sobriété exemplaire donnant lieu à une des plus grandes interprétations du cinéma muet (eh oui, carrément!). Il arrive à faire comprendre magistralement les émotions de son personnage avec très peu de geste. On comprend totalement pourquoi il était considéré comme un des acteurs les plus talentueux de cette période. Et il est très bien entouré notamment par un jeune Michel Simon dont les deux-trois apparitions parviennent sans mal à se faire remarquer et par une actrice des plus charmantes et que je connaissais pas jusqu'ici, Lois Moran. Incontestablement un très grand film.
Note : 17/20 (****)
[img]http://3.bp.blogspot.com/_EMv7...[/img]