Roberto Rossellini est considéré comme l’un des pionniers du cinéma néoréaliste. Il a marqué de son empreinte l’histoire du cinéma avec Rome ville ouverte ou encore Allemagne année zéro.
Né le 8 mai 1906 à Rome, Roberto Rossellini grandit dans une famille bourgeoise et cinéphile. Son père, Angiolo Giuseppe "Beppino" Rossellini, créé la première salle de cinéma à Rome. Le frère de Roberto, Renzo, évoluera également dans le milieu du cinéma, en devenant compositeur de musique de films (notamment ceux de son frère).
A 31 ans, Roberto Rossellini réalise son premier documentaire, "Prélude à l'après-midi d'un faune". Il collabore à Luciano Serra, pilote, supervisé par le fils de Benito Mussolini. Il réalise ensuite quelques films de commande, dont Le Navire blanc. Lorsque le régime fasciste s’effondre, Rossellini travaille sur Rome ville ouverte, considéré à sa sortie en 1945 comme l’acte de naissance officiel du néoréalisme. Coscénarisé par Sergio Amidei et Federico Fellini, le film porte sur la souffrance de la guerre. Réalisé avec peu de moyens, il remporte le Grand Prix ex aecquo du Festival de Cannes en 1946. Dans Paisà, toujours sur le thème de la guerre, le cinéaste fait tourner principalement des acteurs non professionnels. Rossellini achève sa trilogie néoréaliste avec Allemagne année zéro.
Si le nom de Rossellini reste associé au néoréalisme, dont la principale caractéristique est de montrer la réalité en l'état, le réalisateur touchera à d'autres genres au fil de sa carrière. Ainsi, certains de ses films se rapprocheront de la commedia dell’arte (La Machine a tuer les méchants) ou la fable satirique (Ou est la liberté ?). Dans les années 50, il prend un nouveau cap. Son histoire d’amour controversée avec Ingrid Bergman (lorsque leur liaison commence, tous deux sont déjà mariés) devient une source d’inspiration pour ses longs métrages, comme Stromboli, Voyage en Italie et La Peur. Ingrid Bergman jouera dans six de ses longs métrages. Ils se séparent en 1957, alors que le cinéaste entretient une liaison avec une autre femme lors d’un voyage en Inde pour le film India (1959).
Dans les années 60, il réalise IL Generale Della Rovere et Vive l'Italie, puis la chronique historique Vanina Vanini, d’après l’œuvre de Stendhal. Ame noire, dont le ton se veut plus léger et comique, est un échec. Il se décide alors à abandonner le cinéma au profit de la télévision. Cette période moins connue de sa carrière sera pourtant très prolifique. Il s’attache à mettre en scène les grandes figures et grands événements historiques comme Socrate ou La Prise du pouvoir par Louis XIV.
En 1975, il revient au cinéma pour un film, Le Messie. En 1976, il devient président de la Cinémathèque française à la mort d’Henri Langlois. L’année suivante, il préside le jury du prestigieux Festival de Cannes. Il décède quelques jours plus tard, le 3 juin 1977, d’une crise cardiaque.