Né à Marseille de parents militants communistes, Jean-Henri Roger s'est intéressé très tôt au maoïsme, intégrant à Paris le journal "La Cause du peuple" (dont est issu le quotidien actuel "Libération"). Il fait ses premiers pas dans le milieu du cinéma au sein du groupe marxiste Dziga Vertov en 1969, aux commandes de documentaires expérimentaux et politiques (British Sounds (1969), Pravda (1970)) en collaboration avec Jean-Luc Godard, l’un de ses plus célèbres membres. Il poursuit son parcours engagé en mettant en scène des documentaires centrés sur les luttes sociales, sous la bannière du groupe Cinélutte, collectif de cinéma militant d'extrême gauche. Devenu en 1972 professeur au département de cinéma du centre expérimental de Vincennes (l'Université Paris 8 d'aujourd'hui), Jean-Henri Roger signe, dans les années 80, ses deux premiers longs métrages aux côtés de l'actrice Juliet Berto : Neige (1982), une romance noire tournée à Pigalle et Cap Canaille (1983), un polar sur le milieu Marseillais. Dans les années 2000, il met en scène Elli Medeiros et Jean-Pierre Kalfon dans son drame Lulu (2002) et réalise une enquête idéologique sur les effets de la révolte soixante-huitarde avec Code 68. Enseignant, réalisateur et scénariste, Roger s’est également illustré en tant qu'acteur dans des seconds rôles, sous la direction de Godard pour Eloge de l'amour (2001), de Lucas Belvaux pour Cavale (2002) ou encore de Robert Guédiguian pour Les Neiges du Kilimandjaro (2011). Militant dans l’âme, le cinéaste s’était en outre engagé dans la défense de la profession en tant que président de l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant), de la SRF (Sociéte des Réalisateurs de Films) et de la FERA (Fédération Européenne des Réalisateurs).