A 8 ans, lorsque ses parents se séparent, Francis Girod part avec sa mère à Bruxelles où, adolescent, il joue la comédie sur les planches et pour la radio. A 18 ans, il quitte la Belgique et s'installe à Paris. Là, il s'inscrit au Cours Simon et suit des cours de journalisme. Il entre dans le monde du 7e art comme stagiaire sur Les Culottes rouges d'Alex Joffé en 1962, puis comme assistant de Mocky ou Vadim. Auteur en 1966 d'un Manuel de la pensée yéyé, il produit la même année L'Horizon, le premier film de Jacques Rouffio. A cette époque, il travaille pour le petit écran (Dim dam dom, En toutes lettres) et rédige des critiques de cinéma dans Le Nouvel Observateur.
Co-écrit par son vieux complice Rouffio, Le Trio infernal, premier long métrage réalisé par Francis Girod, sort en salles en 1973. Cette farce corrosive bénéficie de la présence des très populaires Piccoli et Romy Schneider. Celle-ci permettra au cinéaste d'obtenir son plus gros succès en incarnant une scandaleuse Banquière en 1980. Abordant volontiers des sujets de société, Girod évoque la colonisation dans L'Etat sauvage, l'immigration dans Le Grand Frère -avec Depardieu, qu'il dirigea aussi dans René la Canne- et les coulisses du pouvoir dans Le Bon Plaisir avec un Trintignant aux faux airs de Mitterrand. Un rien provocateur, il demande à Claude Brasseur et Sophie Marceau, père et fille dans La Boum de Pinoteau, de jouer les amants terribles dans Descente aux enfers en 1986.
Avec des scénarios co-signés par des auteurs de renom, de Georges Conchon à Michel Grisolia, les films de Francis Girod font la part belle aux comédiens. Prof au Conservatoire dans les années 80, le cinéaste signe en 1984 un film sur les acteurs en herbe (L'Enfance de l'art, fraîchement accueilli à Cannes), offre en 1990 le rôle du charismatique Lacenaire, assassin et poète, à Daniel Auteuil (qu'il retrouvera pour Passage à l'acte) et confie celui d'un jeune travesti à Robinson Stévenin dans Mauvais genres (avec à la clé un César du Meilleur espoir en 2002). Sombres mais non dénués d'ironie, les films de Girod sont souvent truffés de références à l'actualité, à l'image de Terminale ou d'Un ami parfait (2006), un thriller sur la face cachée de l'industrie agro-alimentaire.