Né dans une famille juive à New York, Ari Aster est le fils d’un musicien et d’une poétesse. Il grandit entre la Grosse Pomme, l’Angleterre et le Nouveau-Mexique. Obsédé par les films d’horreur dès son enfance, il fréquente assidûment les vidéothèques et entreprend l’écriture de scénarios. Sans surprise, il étudie le cinéma à l’Université de Santa Fe, où il écrit son premier court-métrage, Tale of Two Tims, qu’il soumet à l’American Film Institute (AFI). Grâce à ce film, il décroche une bourse pour le programme d’études supérieures du Conservatoire de l’AFI avec pour spécialisation la réalisation.
Il fait ensuite ses armes avec plusieurs courts-métrages, dont le dérangeant et remarqué The Strange Thing About the Johnsons (2011), qui met en scène un père abusé sexuellement par son propre fils. Une œuvre qui, à l’instar de Munchausen, fait de la famille le lieu de toutes les ignominies et l’origine de bon nombre de traumatismes.
Un thème que l’on retrouvera dans son premier long-métrage, Hérédité, sorti en 2018 et dans lequel il dirige Toni Collette, Gabriel Byrne et Alex Wolff. Ce film d’horreur sur une famille qui cache de sinistres secrets impose d’emblée Ari Aster comme l’un des chefs de file de “l’elevated horror”, aux côtés de Robert Eggers et Jordan Peele. Il confirme l’essai l’année suivante avec Midsommar, un film de folk horror situé dans un village suédois isolé porté par l’impressionnante Florence Pugh.
Fort de ces deux succès, Ari Aster signe en 2023 une odyssée cauchemardesque et kafkaïenne de trois heures avec l’ambitieux Beau Is Afraid. Renouant avec l’humour noir de certains de ses courts (Basically, C’est la vie et The Turtle's Head) et prolongeant l'intrigue de Beau (2011), il y relate le périple d’un homme (Joaquin Phoenix) qui tente désespérément de rejoindre sa mère.
Émilie Schneider