Né à Londres d'un père écossais officier et d'une mère française, le jeune David Niven connaît une enfance et une scolarité difficiles. Garçon turbulent et rebelle, il songe d'abord, au début des années 30, à se lancer dans une carrière militaire, fort d'un diplôme de sous-lieutenant à la Royal Military College de Sandhurst. Passé lieutenant, le britannique démissionne de l'armée pour s'installer outre-Atlantique, d'abord au Canada, puis aux Etats-Unis. Quelques petits boulots, pas mal de pays visités (Cuba, Mexique,...) et un rôle de figurant dans Cléopâtre plus tard, David Niven est de retour aux Etats-Unis, où son inscription dans une agence de casting est gagnante : remarqué par Samuel Goldwyn, il signe un contrat en or de quinze films. Sa carrière est lancée.
David Niven impose à la fin des années 30 sa silhouette longiligne et sa fine moustache devant les caméras des plus grands, de William Wyler (Dodsworth) à Michael Curtiz (La Charge de la Brigade Légère) en passant par Lubitsch (La Huitième femme de Barbe Bleue) et John Ford (Quatre hommes et une prière). Il côtoie les grandes vedettes de l'époque : Laurence Olivier dans Les Hauts de Hurlevent, Gary Cooper dans La Glorieuse Aventure ou encore Errol Flynn dans La Patrouille de l'aube et Loretta Young dans Divorcé malgré lui. En 1940, David Niven décroche le rôle principal d'un gentleman cambrioleur dans Raffles, qui impose son personnage de séducteur british, tout en flegme et décontraction.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui met sa carrière entre parenthèses, David Niven repart de plus belle sur les plateaux. Il est la vedette du film fantastique Une Question de vie ou de mort en 1946, puis côtoie Cary Grant dans la comédie Honni soit qui mal y pense. Son parcours est cependant tortueux : il alterne rôles mineurs et d'importance, et n'est jamais plus à son avantage que lorsqu'il joue dans des comédies élégantes, comme lui. C'est le cas avec La Lune était bleue d'Otto Preminger, qui lui vaut un Golden Globe, Mon homme Godfrey et surtout Le Tour du monde en 80 jours, en 1956, un succès international où sa prestation de l'aventurier gentleman Philéas Fogg reste dans les mémoires.
Au sommet de sa gloire, David Niven retrouve Otto Preminger avec Bonjour tristesse, puis obtient l'Oscar en 1958 pour son rôle dans le drame Tables séparées, où il forme un superbe quatuor complété, s'il vous plaît, de Deborah Kerr, Rita Hayworth et Burt Lancaster. Moins présent dans le registre comique, il décide alors de s'illustrer dans le cinéma d'action et d'aventure, avec un certain succès. Les Canons de Navarone (1961) et Les Cinquante-Cinq Jours de Pekin (1963) sont des succès et amènent la MGM à l'auditionner pour le rôle de James Bond, dont le premier volet de la saga s'apprête à être tourné. Mais David Niven, qui était le choix initial de Ian Fleming, ne sera finalement pas choisi pour jouer 007.
Grande figure du cinéma britannique, chantre de l'élégance en toutes circonstances, David Niven revient alors vers des rôles où il se sent naturellement à l'aise. Il remporte un énorme succès en 1963 en incarnant Sir Charles Litton dans La Panthère Rose de Blake Edwards (rôle qu'il retrouvera à deux reprises à la toute fin de sa carrière), joue avec beaucoup d'ironie dans Casino Royale, parodie de James Bond, et s'illustre dans de bonnes comédies comédies policières (Mort sur le Nil, Un cadavre au dessert). David Niven décède en 1983 dans son chalet suisse, des suites de la maladie de Charcot.
Biographie rédigée par Clément Cuyer