Shah Ruhk Khan est né le 2 novembre 1965 à New Delhi. Élevé dans une famille musulmane de la classe moyenne de la banlieue, il fait des études d'économie et de communication tout en jouant dans une petite troupe de théâtre. A vingt ans, il n'est qu'un débutant parmi d'autres et joue principalement des seconds rôles, mais l'enseignement de son metteur en scène influence l'acteur. Il en tire une leçon importante, décisive si l'on en juge par le succès futur de la star : « Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de jouer une scène. La Méthode c'est ce qui marche pour vous. Le baromètre ultime est ce que les gens aiment. » Sur les conseils de son professeur qui voit en ses qualités un jeu idéal pour le cinéma, il se lance dans une carrière à laquelle il n'aspire pas encore. A la fin des années 80, il débute par de la figuration et obtient des rôles de plus en plus importants. Ainsi, c'est dans des séries qu'il connaît ses premières véritables apparitions et acquiert les prémisses de la reconnaissance. Son jeu si expressif, et qui fera sa renommée, se met en place et la confiance d'un succès populaire naissant, l'incite à se lancer à l'assaut de Bollywood pour franchir une nouvelle étape.
Parallèlement, sa vie personnelle connaît de sérieux bouleversements. Il perd ses deux parents à dix ans d'intervalle et rencontre celle qui deviendra sa femme quelques années plus tard, après avoir affronté six ans durant l'adversité des parents hindous de la jeune femme qui refusent l'idée d'un mariage avec un musulman.
Son entrée dans la capitale du cinéma indien lui est facilitée par la rencontre de Vivek Vaswani, dont la connaissance du milieu assez fermé de Bollywood permet au prometteur "provincial" de gagner du temps dans la conquête de rôles majeurs. Se fondant rapidement dans la production en continue de films qui font la marque de fabrique du cinéma indien, il débute en participant simultanément à quatre films dont Deewana qui lui offre une ébauche de succès critique, puisqu'il lui permet d'obtenir le Prix du Meilleur Espoir masculin aux Filmfare Awards en 1993.
Il se prend vite au jeu des tournages intensifs et contribue dès lors à une moyenne de quatre films par an, un rythme qu'il maintiendra. En 1993, ses participations notables se nomment Baazigar et Darr dans lesquels il campe deux rôles similaires de "anti-héros", franchit ainsi une nouvelle étape et décroche son premier Prix du Meilleur acteur. Sa collaboration avec deux producteurs des plus influents, Aditya et Yash Chopra, et ses rôles aux côtés de l'actrice Kajol, avec qui il forme l'un des couples les plus populaires à l'écran, changent définitivement son statut: Shah Ruhk Khan devient King Khan.
L'acteur enchaîne désormais les films (Maya memsaab d'après une nouvelle de Flaubert, Dilwale Dulhania Le Jayenge, ou encore Yes Boss) et les récompenses qui vont avec. En prenant soin d'alterner les registres, il permet à sa popularité de se développer. C'est ainsi qu'il passera volontiers des personnages de charmeur de comédies romantiques qui lui assurent sa notoriété locale ( Dil To Pagal Hai en 1997 ou Kuch Kuch Hota Hai l'année suivante ) à des rôles moins consensuels destinés plutôt au public occidental ( Dil se grâce auquel il obtient une récompense à Berlin en 1998 ), son idéal étant d'étendre sa popularité à travers le monde.
Après avoir connu de relatives déceptions aux débuts des années 2000, notamment dues à l'émergence d'un rival dans son registre ( l'acteur Hrithik Roshan ) et de l'échec du premier film produit par sa toute nouvelle société de production, il se relance en 2001 dans une superproduction destinée au monde entier, La Famille indienne, succès international qui annonce la nouvelle vague du cinéma indien.
Son implication dans l'exportation et la reconnaissance du cinéma de Bollywood en dehors des frontières indiennes est déterminante. A l'affiche de Devdas, il forme avec Aishwarya Rai un couple au potentiel glamour idéal pour les esprits occidentaux. Cette réussite s'explique aussi par la sélection du film à Cannes en 2002 où l'on veut mettre en avant ce nouveau genre qui allie avec brio la splendeur des décors et chorégraphies propres à Bollywood, à une histoire moins schématique que les standards habituels.
Fin connaisseur de la communication et de sa rentabilité, Shah Rukh Khan est le premier acteur à se lancer dans la publicité, faisant fructifier son image et permettant ainsi une nouvelle fois au cinéma indien de rentrer dans une nouvelle ère. Conscient de ses échecs, il décide de mettre un terme à la production en 2003 après trois films (dont Chalte Chalte et Asoka) et tente alors l'expérience d'une tournée mondiale spectaculaire, basée sur les chorégraphies qui l'ont rendu célèbre.
Sa reconnaissance internationale établie, il s'affirme dans cette voie et choisit de plus en plus régulièrement des films à visée mondiale. Parmi ceux-là, Swades ou New York masala , tous deux sortis en 2005 en France, témoignent du nouveau parti-pris de l'acteur à choisir des rôles à contre-emploi (et qui fonctionnent mieux à l'exportation) comme dans Om Shanti Om ou Rab Ne Bana Di Jodi.
Ses choix de rôles suivants s'inscrivent en accord avec son évolution vers un répertoire moins conformiste: il interprète quelques situations de "contres-emplois", et affirme son désir de reconnaissance avec My Name Is Khan, qui se passe aux États-Unis et est distribué dans le monde entier.