Cliché de la femme fatale au cinéma, connue pour ses rôles de vamp ou d’ingénue, Lana Turner était l’une des plus jolies silhouettes du cinéma des années 40 et 50. Mariée à 8 reprises, l’actrice a eu une vie trépidante, riche en rebondissements. Née le 8 février 1921 dans l’Idaho, elle porte à sa naissance le nom de Julia Jean Mildred Frances Turner. Surnommée Judy, elle optera plus tard pour le nom de scène Lana. Elle connaît une enfance difficile. Son père est assassiné quand elle a 9 ans et elle est régulièrement séparée de sa mère.
Une légende persistante veut qu’elle ait été remarquée par hasard alors qu’elle n’avait que 16 ans à peine. Un journaliste du Hollywood Reporter lui aurait alors conseillé de devenir comédienne et de se faire connaître auprès de l’agence de Zeppo Marx. Comme un clin d’œil, sa première apparition à l’écran sera dans le film Une Étoile est née (1937) de William A. Wellman. Elle fait la rencontre de Mervyn LeRoy qui la fait tourner dans La Ville gronde la même année. Elle décroche alors un surnom qui lui collera à la peau, « sweater girl », rapport au petit pull moulant qu’elle y arbore !
Avec le soutien de Mervyn Leroy, elle rejoint la Metro-Goldwyn-Mayer où elle tourne avec deux stars de l’époque -Judy Garland et Mickey Rooney- dans L'Amour frappe Andy Hardy (1938). Son prochain film notable est l’un des grands succès du début des années 40 au cinéma, La Danseuse des Folies Ziegfeld (1941). Elle enchaîne les films aux côtés des vedettes du moment, de Clark Gable (Franc jeu, 1941) à Spencer Tracy (Dr. Jekyll et Mr. Hyde, 1941), sans oublier Robert Taylor (Johnny, roi des gangsters, 1942).
C’est son rôle dans Le Facteur sonne toujours deux fois (1946), dans lequel elle incarne une femme fatale, qui va faire d’elle une grande star. Le film étant un succès, la MGM continue à lui proposer des rôles un peu plus risqués, l’éloignant de son image de jolie fille lisse. Dans Le Pays du dauphin vert (1947), dans lequel elle remplace Katharine Hepburn, elle change même son apparence en adoptant une nouvelle coiffure et en perdant du poids. Elle tourne la même année dans Eternel tourment, puis, en Technicolor, dans Les Trois Mousquetaires, dans lequel elle donne la réplique à Gene Kelly, Van Heflin et June Allyson l’année suivante.
Si les succès au box-office ne sont plus aussi souvent au rendez-vous pour l’actrice lors de la décennie suivante, elle joue néanmoins dans plusieurs films notables comme Ma vie à moi de George Cukor (1950), La Veuve joyeuse de Curtis Bernhardt (1952), et surtout Les Ensorcelés de Vincente Minnelli, qui remporte cinq Oscars en 1953. Diane de Poitiers, en 1956, marque la fin d’une époque, celle de sa collaboration avec la MGM qui dura 18 ans.
Elle donne un nouvel élan à sa carrière, en 1957, avec Les Plaisirs de l'enfer de Mark Robson, adapté du best seller Pleyton Place, et produit par la 20th Century Fox. C’est un très grand succès public, qui lui vaut également, pour la première fois, une nomination à l’Oscar. En 1959, elle tourne dans un autre grand succès, Mirage de la vie de Douglas Sirk. A partir des années 60, Lana Turner se fait moins présente sur le grand écran. Madame X de David Lowell Rich est son dernier grand rôle. Elle collabore à quelques séries télévisées, notamment dans les années 80 dans Falcon Crest. Elle décède le 29 juin 1995 à Los Angeles, des suites d’un cancer de la gorge.