Réalisateur, scénariste, producteur, acteur, mais aussi grand séducteur… Roger Vadim restera dans les mémoires comme un cinéaste aimant faire tourner les femmes de sa vie. Marié à cinq reprises, avec quelques unes des plus belles femmes et actrices du moment (Brigitte Bardot, Jane Fonda…), son parcours personnel et professionnel seront toujours intimement liées, de son premier long métrage avec Brigitte Bardot, à son dernier téléfilm avec Marie-Christine Barrault.
De son vrai nom Roger Vladimir Plemiannikov, Roger Vadim naît en 1928 d’un père diplomate d’origine russe et d’une mère provençale. Il passe son enfance à l’étranger, notamment en Egypte et en Turquie, jusqu’au décès de son père en 1938. Songeant à devenir diplomate comme son père (il suit des études à l’Institut d’Etudes Politiques), Roger Vadim se tourne finalement vers le théâtre (il prend des cours au Théâtre Sarah Bernhardt et tient des petits rôles, par exemple dans "Le Faiseur" ou "Le Roi Lear") et le cinéma (il joue dans Futures Vedettes de Daniel Gélin (1952), ou Les Dents longues de Marc Allégret (1955)).
C’est grâce à Marc Allégret, pour qui il est aussi assistant réalisateur et scénariste (Maria Chapdelaine, L' Amante di Paride, En effeuillant la marguerite), qu’il fait la rencontre de Brigitte Bardot. Véritable coup de foudre, il souhaite l’épouser, mais aussi lui donner un premier rôle au cinéma ! Encore mineure, Brigitte Bardot attendra ses 18 ans, en 1952, pour devenir l'épouse du cinéaste.
Roger Vadim tourne son premier long métrage en tant que réalisateur en 1956, avec en vedette Brigitte Bardot ! Avec Et Dieu... créa la femme, Vadim crée le mythe BB ! Le film, montrant une jeune femme libérée, provoque le scandale et fait de Brigitte Bardot une star internationale. La carrière de réalisateur de Roger Vadim est lancée. Il tourne ensuite Sait-on jamais? avec Françoise Arnoul et Robert Hossein en 1957, puis retrouve Brigitte Bardot pour Les bijoutiers du clair de lune en 1958 (il dirigera l’actrice cinq fois, tout au long de sa carrière : La Bride sur le cou (1961), Le Repos du guerrier (1962) et Don Juan ou si Don Juan était une femme... (1972)).
Le cinéaste défraie à nouveau la chronique avec Les Liaisons dangereuses 1960, avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau dans les rôles titres. C’est sur le tournage de cette nouvelle adaptation du roman de Choderlos De Laclos qu’il fait la rencontre de sa future épouse, l’actrice danoise Annette Stroyberg, devenue Annette Vadim. Il dirige à nouveau sa deuxième épouse dans le film fantastique Et mourir de plaisir, une adaptation d’une nouvelle de Sheridan Le Fanu ; puis divorce la même année.
Adepte des adaptations en tout genre, Roger Vadim porte sur grand écran Un Château en Suède (première pièce de théâtre de Françoise Sagan) ou encore l’œuvre du Marquis de Sade avec Le Vice et la vertu. Le tournage du "Vice et la vertu" sera le théâtre de sa rencontre avec Catherine Deneuve, avec qui il aura une relation et donnera naissance à son deuxième enfant, Christian Vadim, devenu acteur.
Le réalisateur poursuit sa série d'adaptations avec une nouvelle muse et épouse : Jane Fonda. Elle apparait dans La Ronde en 1963 et joue dans La Curée en 1965, et dans une des saynètes du film à sketch Histoires extraordinaires en 1968, sans oublier Barbarella, la même année ! "Barbarella" est un personnage de science fiction devenu culte, inventé par Jean-Claude Forest, dans la bande-dessinée éponyme. Vadim offre ainsi un des rôles les plus célèbres de Jane Fonda, comme il l’avait fait pour Bardot en son temps !
Dans les années 70 et 80, Roger Vadim traverse l’Atlantique pour réaliser plusieurs films en anglais : Rock Hudson et Telly Savalas jouent dans Si tu crois fillette, la première incursion de Vadim aux Etats-Unis. Suivent Jeux érotiques de nuit en 1980, ou encore The Hot touch en 1982. Il continue à tourner en France en parallèle : Brigitte Bardot devient un Don Juan féminin sous sa direction ("Don Juan ou si Don Juan était une femme...", 1972), tandis que Sylvia Kristel, révélée dans Emmanuelle en 1974, est pour lui Une Femme fidèle (1976). En 1983, il filme la jeunesse des Surprise Party (où il dirige son propre fils, Christian Vadim) et achève sa carrière pour le cinéma, en 1988, avec un remake américain librement inspiré de son film le plus célèbre, Et Dieu créa la femme. Rebecca De Mornay et Frank Langella sont au casting de cet « auto-remake », qui ne rencontrera pas le succès espéré.
A partir des années 90, Roger Vadim se consacre à l’écriture, au théâtre, et tourne pour le petit écran. Marie-Christine Barrault, sa dernière épouse, tiendra régulièrement des rôles dans ses téléfilms (Amour fou, Mon père avait raison, Un Coup de baguette magique...) ou feuilletons ("La Nouvelle tribu", 1996). Atteint d'un cancer, Roger Vadim décède le 11 février 2000 à Paris.