Né de parents agriculteurs, Christian Carion développe une passion pour le cinéma dès l'âge de treize ans. Après un bac C et une classe prépa, il intègre une école d'ingénieur au ministère de l'agriculture, respectant ainsi les souhaits de sa famille. Se décidant ensuite à se consacrer au septième art, il loue une caméra vidéo, se met à "bricoler des films sans intérêt" selon ses dires, puis fait la rencontre de Christophe Rossignon, qui débute alors sa carrière de producteur. Ce dernier sera d'ailleurs l'interprète d'un de ses courts métrages, Monsieur le député, en 1999.
En 2001, Christian Carion passe au long, dirigeant le tandem Michel Serrault / Mathilde Seigner dans Une hirondelle a fait le printemps, une forme d'hommage à ses origines qui séduit 2,4 millions de spectateurs français. Fort de ce succès, le cinéaste s'attaque à un projet plus ambitieux, initié en 1993 : Joyeux Noël. Présentée Hors Compétition au Festival de Cannes 2005, cette fresque historique sur fond de Première Guerre mondiale réunit un casting franco-allemand composé notamment de Guillaume Canet, Diane Kruger et Daniel Brühl. En 2006, ce long métrage sera nommé à plusieurs reprises aux César et concourt aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger.
Fidèle à ses comédiens, Christian Carion retrouve deux ans après Guillaume Canet pour le propulser au coeur de L'Affaire Farewell, un thriller d'espionnage inspiré de faits réels et également interprété par Emir Kusturica. Il faut ensuite attendre six ans pour voir sortir en salles son nouveau long métrage. Se déroulant en mai 1940 au moment de l'exode, En mai, fais ce qu'il te plaît se centre sur des personnages fuyant un petit village du nord de la France. Il s'agit d'un sujet tenant particulièrement à coeur au metteur en scène puisque sa famille lui parlait régulièrement de cette période lorsqu'il était enfant.