Londonien pure souche et cousin germain du réalisateur Arthur Joffé, Roland suit une scolarité au lycée français de la capitale avant de poursuivre des études d'anglais et d'art dramatique à l'université de Manchester. Après plusieurs téléfilms pour la télévision et des mises en scène au théâtre, il entame sa carrière de réalisateur en 1984 avec La Déchirure, témoignage sur les massacres perpétrés au Cambodge après la prise du pouvoir par les Khmers Rouges. Le film remporte trois Oscars l'année suivante.

Roland Joffé aime à explorer des univers différents dans lequels il peut mettre en exergue le destin d'exception de ses personnages. Dans Mission, où il met en scène Robert De Niro et Jeremy Irons, un missionnaire tente de sauver un mercenaire assassin. Le film remporte en 1986 la Palme d'or du festival de Cannes. Les Maîtres de l'ombre suit plusieurs protagonistes autour de la fabrication de la bombe atomique et des conflits idéologiques qu'elle engendra entre militaires et scientifiques, tandis qu'avec La Cité de la joie, Joffé se plonge dans les bidonvilles de Calcutta avec Patrick Swayze dans le rôle d'un chirurgien idéaliste venu se ressourcer en Inde.

Aimant à placer ses personnages dans un décor et un contexte historique grandioses, Joffé réalise une nouvelle adaptation de " La lettre écarlate " de Nathaniel Hawthorne, sous le titre français Les Amants du Nouveau monde, en reprenant à son compte le discours sur l'intolérance de la société puritaine américaine du 17e siècle ; mais le film subit un échec cuisant. Il reste attaché au genre historique avec Vatel, présenté en ouverture du festival de Cannes 2000. Avec Goodbye Lover, réalisé en 1998 lors d'une parenthèse, Captivity est son second thriller : il y fait appel à la jeune Elisha Cuthbert, rendue célèbre par son rôle de Kim Bauer dans la série 24, et lui fait subir toute une gamme de sévices corporels.

Outre la mise en scène de cinéma, Roland Joffé est également auteur de ses scénarios et producteur (souvent pour ses propres longs-métrages).