James Dean nait dans une famille de fermiers méthodistes. A dix-huit ans, après avoir joué un fou, il obtient le premier prix dans un concours d'art dramatique. Dès lors, il est persuadé d’être fait pour être acteur. Il débute au théâtre à Los Angeles puis, grâce à ses relations naissantes avec des gens importants de la radio CBS, apparait à la télévision dans des épisodes de séries. De la même façon, James Dean débute au cinéma dans deux séries B, de façon non créditée : Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise, un film de science-fiction, puis le film de guerre Baïonnette au canon de Samuel Fuller, tous deux réalisés en 1951. Mais tout cela ne va pas assez vite à son goût.
Sa carrière étant dans l’impasse, James Dean court tenter sa chance sur les planches de Broadway. En novembre 1952, il entre au prestigieux Actor’s Studio. Très ambitieux, il n'ignore rien de sa beauté, et parvient à obtenir des petits rôles à la télévision, mais n’est pas satisfait de ses personnages et encore moins de ses apparitions au cinéma : il participe à un film du duo Dean Martin-Jerry Lewis, La Polka des marins (1952), puis à la comédie Qui donc a vu ma belle ? avec Rock Hudson et Piper Laurie. Encore une fois, son nom ne figure pas au générique, pas plus que dans Un Homme pas comme les autres, qui réunit John Wayne et Donna Reed devant la caméra de Michael Curtiz en 1953.
A la fin de l’année 1953, Dean est choisi pour jouer dans l'adaptation théâtrale du roman d'André Gide L’Immoraliste, qui raconte l'histoire d'un mariage brisé par une liaison homosexuelle. Ses partenaires ne l’apprécient guère, en raison de son interprétation libre et de ses tendances à l’improvisation. Sa prestation est remarquée, et la critique lui décerne le prix du jeune acteur de théâtre le plus prometteur de l'année. Le réalisateur Elia Kazan, qui a vu la pièce, veut le jeune homme pour son prochain film, A l'est d'Eden. James Dean fonce à Hollywood et obtient, après quelques bouts d’essais, le premier rôle du film. Il interprète Cal, un jeune révolté qui s'oppose, en faisant fortune, à son père qui lui préfère son frère. Le film reçoit le Prix du film dramatique au Festival de Cannes 1955.
Si Dean n’est pas encensé par la critique, c’est toute une génération qui va l’aduler. Sa sensibilité et sa nonchalance en font un être à part. Il est également représentatif d’une adolescence tourmentée, et le symbole d’une rébellion de la jeunesse. L’acteur est l’anti-star par excellence, il vit mal sa récente célébrité, et refuse tout le décorum hollywoodien. Cette adolescence rebelle, il va l’incarner dans son second film d’importance : La Fureur de vivre, réalisé en 1955 par Nicholas Ray. Il y donne la réplique à Natalie Wood et Sal Mineo, qui mourront tous deux prématurément. Son rôle d’un jeune garçon solitaire qui a dû mal à s'intégrer dans son nouveau lycée et son interprétation à fleur de peau marque les esprits, et James Dean devient une idole des jeunes. L’autre passion de l’acteur, c’est la course de voitures. En cachette du studio, qui ne lui aurait jamais permis de prendre autant de risques, Dean s’adonne à des pointes de vitesse avec sa Porsche, risquant plus d’une fois la mort.
En mai 1955, le réalisateur George Stevens fait appel à la plus jeune star du studio Warner Bros. pour lui faire jouer le personnage d’un jeune employé d’une ferme du Texas, qui devient riche et se retourne contre la famille qui l’embauchait. Dans ce film, Géant, Dean tient un rôle secondaire face à Elizabeth Taylor et Rock Hudson, mais de l’avis de beaucoup de critiques, c’est lui qui crève l’écran. Deux semaines après la fin du tournage, James Dean meurt dans un accident de voiture à 24 ans. Le comédien étant mort sans avoir eu le temps de post-synchroniser le film, un acteur est engagé pour doubler le prodige décédé. Il est nommé de façon posthume à l’Oscar de meilleur acteur pour sa prestation dans Géant, qui sort sur les écrans en 1956. La jeunesse le pleure plus encore que les autres, et de symbole, James Dean devient un mythe, l'incarnation de la gloire éphémère, et un éternel espoir du cinéma.
Auteur : Corentin Palanchini