Née le 18 novembre 1983 à Paris, Julia Ducournau est diplômée d'une double licence de lettres modernes et d'anglais. En 2007, dans le cadre de ses études au département scénario de la Fémis (dont elle est diplômée en 2008), elle suit à l'université de Columbia de New York un workshop d'écriture scénariste sous le tutorat du dramaturge Israel Horowitz.
Après avoir été notamment assistante casting sur La Fille de Monaco et pigiste pour des revues comme Transfuge, Glamour et Elle, Julia Ducournau se fait remarquer par la profession en 2011 avec son 3ème court-métrage, Junior. Sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2011 et Prix du Public au Festival Premiers Plans d'Angers, Junior s'intéresse avec humour et crudité à la transformation monstrueuse du corps d'une adolescente.
Six ans plus tard, son premier long-métrage, Grave, s'inscrit dans la même veine. Elle y retrouve d'ailleurs l'héroïne de Junior, l'actrice Garance Marillier, qui incarne une étudiante en école vétérinaire dont l'éveil à la sexualité fait naître des pulsions cannibales. Ce film choc fait le tour des festivals, de la Semaine de la Critique à Cannes à Gérardmer, où il remporte le Prix de la critique et le Grand Prix, en passant par Toronto (TIFF), où il provoque des évanouissements parmi les spectateurs. S'il repart bredouille des César où il est nommé dans six catégories, Grave permet de lancer la carrière de sa réalisatrice, qui apparaît comme une révélation éclatante au sein du cinéma de genre en France.
Après avoir réalisé les deux premiers épisodes de la saison 2 de Servant, série horrifique produite par M. Night Shyamalan, Julia Ducournau livre en 2021 son nouveau film, Titane. Ce long métrage violent, esthétique et polémique porté par l'inconnue Agathe Rousselle et Vincent Lindon remporte la Palme d'Or au 74ème Festival de Cannes. Pour l'occasion, la cinéaste devient la seconde femme à recevoir ce prestigieux prix après Jane Campion et sa Leçon de piano en 1993 (la Néo-Zélandaise l'avait remporté ex-aequo avec Chen Kaige pour Adieu ma concubine).
Emilie Schneider