Né en 1940, Mohamed Majd fait ses premiers pas sur les planches dès la fin des années 50. 10 ans de théâtre après lesquels il se tourne vers le cinéma, s'illustrant dans les courts métrages de Abdelmajid R'chich puis aux côtés d'Anthony Quinn dans la fresque historique Le Message (1976), du réalisateur américain d'origine syrienne Moustapha Akkad. Acteur marocain de renom, c'est vers l'âge de 50 ans qu'il s'impose à l'international, notamment sous la direction de Richard Stroud dans le téléfilm Deadline. Par la suite, Philippe de Broca s'intéresse à lui et lui offre une apparition remarquée dans son Mille et une nuits (1990). Enchaînant dès lors les téléfilms francophones, Majd devient en parallèle l'acteur phare du renouveau du cinéma marocain, emmené par le jeune réalisateur Nabil Ayouch, avec qui il tourne notamment Ali Zaoua, Prince de la rue et Une Minute de soleil en moins.
S'il continue à jouer essentiellement des seconds rôles, il s'impose en outre au fil du temps comme l'un des Visages du Maghreb : père de Roschdy Zem dans Tenja de Hassan Legzouli (2004) et de Nicolas Cazalé dans Le grand voyage d'Ismael Ferroukhi (2004), il reçoit les louanges unanimes de la profession. En France, il se fait remarquer grâce à des films comme Indigènes de Rachid Bouchareb où il retrouve Roschdy Zem ou comme L' Ennemi intime de Florent Emilio Siri où il s'illustre aux côtés de Benoît Magimel et d'Albert Dupontel. Chevalier des arts et des Lettres en France, Mohamed Maj émeut le Festival de Cannes 2011 grâce à sa composition subtile de figure masculine tutélaire dans le féministe La Source des femmes de Radu Mihaileanu. A l'affiche de Zéro de Nour Eddine Lakhmari, en compétition au Festival de Marrakech de 2013 , il décède suite à des difficultés respiratoires, à l'âge de 73 ans.
Laetitia Ratane